Addicts : quand les cadres sous pression se droguent aux injections de testostérone<!-- --> | Atlantico.fr
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La testostérone serait à l’origine de nombreux comportements valorisés dans le monde de la finance : agressivité, confiance en soi ou encore goût du risque.
La testostérone serait à l’origine de nombreux comportements valorisés dans le monde de la finance : agressivité, confiance en soi ou encore goût du risque.
©Reuters

Hormones

Avec la crise, aux Etats-Unis, de plus en plus de travailleurs de la finance se font injecter de la testostérone pour rester au top.

La testostérone ? En l’an 2000, ils étaient quatre millions à en consommer aux Etats-Unis dans le cadre de traitements spéciaux. Et avec la crise, cet engouement pour les précieuses hormones virilisantes n’a fait que croître. Il faut dire que ces hormones fabriquées dans les testicules, mais que l’on trouve aussi chez la femme en petite quantité, présentent de nombreux intérêts.

Certes, la testostérone favorise le développement de la masse musculaire, mais ce n’est pas là ce que viennent chercher les "golden boys" de Wall Street qui entament ce genre de traitements. La testostérone serait en effet également à l’origine de nombreux comportements valorisés dans le monde de la finance. Entre autres : agressivité, confiance en soi ou encore goût du risque.

Une étude réalisée sur 500 étudiants en business a prouvé que les élèves au taux de testostérone élevé et ayant le goût du risque avaient tendance à choisir une carrière dans la finance. Un chercheur de l’université de Floride a également montré qu’un taux élevé de testostérone encourage les comportements visant à la domination d’autrui, notamment les comportements agressifs.  Il a également été prouvé que les jeunes dirigeants d’entreprise étaient plus combatifs et prenaient des décisions plus rapidement, et ce, parce que leur niveau de testostérone est plus élevé que chez leurs aînés.

Alors dans le monde sans pitié de la finance, pour ne pas se faire détrôner par les jeunes bourrés de testostérone,les hommes d’un certain âge n’hésitent pas à avoir recours à ces fameux traitements permettant de booster leurs hormones mâles. On parle même d’andropause, en référence aux androgènes, hormones virilisantes dont la testostérone fait partie. Avec l’andropause, les hommes manquent de motivation, d’énergie et d’enthousiasme. Plus généralement, arrivés à un certain âge, les hommes sont nombreux à avoir recourt à la testostérone. Pas besoin d'être trader !

Ni même de sexe masculin. Certains professionnels de santé préconisent à leurs patientes en mal de libido, arrivées à l'âge de la ménopause, des traitements à base de testostérone.

Mais revenons à nos traders...Dans le Financial Times, le docteur Lionel Bissoon explique que c’est avec la crise financière que le marché des thérapies de testostérone a explosé. Auparavant l’homme qui liposuçait les quarantenaires de l’Upper West Side new-yorkais, booste désormais les traders de Wall Street afin qu’ils ne soient pas poussés vers la porte de sortie prématurément.

Le stress auquel sont soumis les travailleurs de la finance réduirait sensiblement leur niveau de testostérone comme le confirme le docteur Lionnel Bissoon. "Tous ces hommes subissent énormément de pression et le stress réduit leur niveau de testostérone. Un jour un patient m’a dit : 'Il y a tout une bande de jeunes premiers derrière moi qui n’attend que de prendre ma place'". 90% des clients de ce médecin travailleraient ainsi dans la finance. Si beaucoup admettent que le machisme et la prise de risque agressive sont en partie responsables de la crise, ces hommes ont également peur de perdre leur travail, s’ils ne sont pas suffisamment performants."Wall Street est un environnement très dur. Grâce à ce traitement, j’ai un peu plus la personnalité d’un mâle dominant et j’ai moins besoin de dormir. C’est le côté positif de l’agression. Vous pouvez changer votre mentalité et regarder les choses de façon positive", explique un patient d'une quarantaine d'années.

Mais se faire injecter des doses d’hormones n’est pas sans risque. Si les androgènes  sont dans leur ensemble de bons antidépresseurs, "leur consommation abusive entraîne des troubles maniaco-dépressifs", remarque Frédéric Rouillon, psychiatre, interviewé par le magazine Psychologies.

Trop de testostérone peut également être à l’origine de l’anxiété et de la paranoïa. Et attention aux effets indésirables, si les femmes qui se font injecter de la testostérone risquent de finir barbues, les hommes pourraient quant à eux devenir chauve plus vite que prévu. Pire encore, ils pourraient même voir leur seins pousser ! En effet, certains hommes auraient des enzymes transformant la testostérone en œstrogène, hormone féminine…. Se faire injecter des hormones, un pari risqué. Surtout si l’on en croit une étude réalisée par deux économistes de l’université de Californie qui prétend que les hommes ont tendance à vendre plus sur le marché… ce qui réduit leur gain par rapport à leurs collègues de la gente féminine. Et ce, tout simplement parce qu’ils ont trop confiance en eux !

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