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Télétravail à deux : petits conseils à  respecter pour que le Coronavirus ne fasse pas exploser votre couple
©NIKLAS HALLE'N / AFP

Harmonie

Avec la pandémie de Covid-19, la plupart des couples pourraient adopter le télétravail et transformer les habitations en espace de coworking. Quelles sont les règles à suivre pour transformer son logement en bureau sans empiéter sur sa vie privée ?

Xavier  Camby

Xavier Camby

Xavier Camby est l’auteur de 48 clés pour un management durable - Bien-être et performance, publié aux éditions Yves Briend Ed. Il dirige à Genève la société Essentiel Management qui intervient en Belgique, en France, au Québec et en Suisse. Il anime également le site Essentiel Management .

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Atlantico.fr : Quand votre appartement devient un espace de co-working, la cohabitation peut s’avérer compliqué. Durant la pandémie, nous serons peut-être tous amenés à transformer notre habitation en open space et durant cette période mieux vaut connaître les risques encourus. 

Xavier Camby : Avant de répondre à vos questions, il convient de bien distinguer deux contraintes bien différentes. La première procède du confinement, lequel, selon les personnes, pourra avoir d'importantes conséquences psychologiques négatives. La seconde contrainte peut provenir de la promiscuité nouvelle dans l'exercice du travail, notamment pour les personnes qui ont l'habitude de  l'effectuer dans des environnements adaptés.

Ces deux contraintes, mal anticipées et mal gérées, peuvent devenir conflictogènes. Même au sein d'un couple aimant et habituellement sans difficulté relationnelle.

Quelles sont les règles évidentes que l’on doit adopter pour transformer son logement en bureau sans empiéter sur sa vie privée ? 

La première mesure est de définir l'espace réservé au travail de chacun. L'idéal est bien sûr d'avoir des pièces ou des espaces séparés, autonomes, où chacun puisse sereinement se concentrer, téléphoner, réfléchir. Là comme ailleurs, l'open-space partagé peut se révéler contre-productif.

Il semble important aussi de séquencer le temps d'un commun accord : réserver des plages horaires pour le travail (par exemple, pendant l'absence des enfants, s'ils continuent d'être scolarisés). 

C'est du simple bon sens : maintenir des horaires pour les activités communes (repas, loisirs, tâches ménagères...), réserver des temps solitaires autant que nécessaires, maintenir une activité physique (beaucoup de d'exercices ne nécessitent aucun agrès ni aucune machine), proportionner la nourriture à la dépense réelle d'énergie, veiller sur la qualité de son sommeil (maintenir des horaires), entretenir sa sociabiltié en prenant des nouvelles de ses proches ou de celles et ceux que nous aimons, par téléphone...

Doit-on garder le même emploi du temps que d’habitude ou l’adapter avec son conjoint pour gagner en productivité ? 

Je ne connais pas de règle en la matière. Je pense que chaque situation est unique ! Certains couples exercent traditionnellement leurs métiers conjointement : les artisans, les commerçants ou les agriculteurs... Ils peuvent nous inspirer pour ce qui concerne le partage élégant et équitable des travaux en commun. Dans le cadre du home-office d'obligation pour cause de pandémie, la plus grande flexibilité est de mise.

En cas d’urgence professionnelle, comment faire comprendre à son conjoint la nécessite de s’isoler pour résoudre le problème ? 

Même si nous sommes, nous êtres humains, des animaux grégaires et que notre intelligence est sociale (c'est à dire se développe au gré de nos interactions avec nos congénères) on estime que nous avons tous besoin de moments d'isolement, pour préserver une vie intime personnelle. Plus que les éventuels cas d'urgence, la préservation de ces temps de solitude volontaire est essentiel. Il est nécessaire que tous les membre du foyer s'accordent sur ces temps et les respectent.

Cette problématique se retrouve d'ailleurs dans les entreprises qui favorisent -parfois abusivement- le travail de tous en open-space. En toutes choses, il convient de garder la mesure et de respecter les infiniment variables nécessités humaines, au gré des personnalités différentes : des lieux de partage comme des espaces de liberté ou de sérénité solitaire permettent le respect de chacun et de son travail.

Confinement et promiscuité imposés sont habituellement conflictogènes ; il convient donc de mettre en oeuvre, de manière concertée et volontaire, une forme nouvelle de convention sociale, un nouvelle art de vivre ensemble.

La promiscuité sera-t-elle plus difficile pour les urbains habitant dans des appartements plus petits que pour ceux qui vivent en zone rural ? 

Oui, bien sûr. D'autant plus que les zones rurales permettent sans doute de sortir de chez soi, d'aller marcher dans la nature, en forêt ou dans les champs, sans pour autant rencontrer d'autres personnes et prendre ainsi le risque de propager la pandémie ou d'en devenir victime.

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