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Le triangle des Bermudes des serveurs informatiques engloutira-t-il Google, Facebook et les géants du web ?
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Concurrence ni pure ni parfaite

Avec le développement de l'économie numérique, les poids lourds du web achètent de plus en plus leurs serveurs à des entreprises taiwanaises low-cost. Un marché d'où filtrent très peu d’informations. De quoi inquiéter les fournisseurs traditionnels de logiciels.

Au départ, ce sont des entreprises taiwanaises qui construisent des serveurs informatiques basiques qu’elles vendent aux géants de l’informatique comme Dell, HP ou IBM. Ces géants eux-mêmes  améliorent et augmentent ces serveurs avant de les revendre à différentes entreprises.

Mais aujourd’hui, ces fabricants taïwanais, dont les noms -comme Inventec, Quanta ou Wistron- sont inconnus du grand public, intéressent les géants de l’internet qui se fournissent directement chez eux. A moindre coût, naturellement, ainsi que le rapporte le site Wired.

Ces entreprises sont des ODM (original design manufacturers).Facebook, Google, Amazon, achètent leurs serveurs qu’ils utilisent pour leurs centres de données, coupant l’herbe sous le pied des traditionnels fournisseurs de serveurs.

Si beaucoup de géants du logiciel comme Microsoft ne supportent pas les produits taïwanais, selon Jonathan Heiliger, ancien vice-président des opérations techniques de Facebook, il peut être intéressant pour de très gros acteurs économiques (des administrations, des compagnies d’exploration pétrolière, ou de entreprises en ligne), qui achètent des dizaines voire des centaines de milliers de serveurs, de se fournir directement sur l’île située au large de la Chine. Par exemple, Amazon ajoute chaque jour autant de serveur qu’il en a utilisé au cours sur l’ensemble de l’année 2000. 365 fois plus. Un coût considérable que le site essaye logiquement de diminuer.

Chiffres secrets 

Le marché des ODM est donc devenu un marché direct, qui utilise de moins en moins le relais des fabricants traditionnels de logiciels. Problème, ce marché s’apparente à un vrai triangle des Bermudes : il est impossible de savoir quelle en est la taille. "Nous sommes en train d’essayer de rassembler plus d’informations sur le marché des ODM, mais nous n’avons aucun chiffre qui pourrait nous donner une vue précise", déplore un analyste chez IDC. La raison est simple : ces chiffres ne sont pas rapportés aux agences et cabinets en charge de compter les serveurs.

En somme, un marché de constructeurs de serveurs fantômes est en train de se développer à Taïwan. L'absence de données gêne les entreprises qui interagissent sur le marché global des serveurs, car elles regardent souvent de près comment des vendeurs procèdent sur les marchés avant de décider où acheter, et sans ses données, il est difficile de savoir ce qu’il se passe sur le marché en question.

Néanmoins, pour les spécialistes du marché des serveurs, ce marché direct des ODM reste relativement petit. Sur l’ensemble des achats et ventes de serveurs, il ferait partie de la catégorie "autres vendeurs", qui représentent environ  20% du marché des serveurs, dont HP, Dell, IBM, Fujitsu, or NEC sont les principaux acteurs. Mais un cinquième reste une proportion suffisante pour entraîner "des perturbations", selon un expert de Gartner, une entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées.

Un risque qui explique que les gros vendeurs de serveur se tournent progressivement vers le service en cloud computing (ou "informatique en nuage"), ainsi que l’a fait HP. Un moyen de continuer à offrir des services à forte valeur ajoutée par rapport à leurs nouveaux concurrents low-cost. La concurrence exacerbée de la mondialisation, d’autant plus dans un secteur en plein expansion, a de l’avenir.

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