Stanislav Petrov : l'homme qui avait sauvé le monde en ne faisant rien<!-- --> | Atlantico.fr
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Stanislav Petrov reçoit en 2012 un prix décerné par le groupe de recherche des médias allemands.
Stanislav Petrov reçoit en 2012 un prix décerné par le groupe de recherche des médias allemands.
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Sang-froid

En gardant son sang-froid face à une alerte d'attaque nucléaire américaine - qui s'avérera fausse -, ce soldat soviétique a évité au monde de basculer dans la guerre.

Certaines personnes accomplissent de grands exploits qui resteront à jamais gravés dans les livres d'histoire. D'autres, changent le cours de l'histoire en toute discrétion... voire en ne faisant rien du tout : Stanislav Petrov est de ceux-là. Ce lieutenant-colonel dans les forces aériennes russes se trouvait en service à Serpukhov-15, un bunker secret situé à l'extérieur de Moscou, le 26 septembre 1983. Nous sommes alors en pleine Guerre froide et la mission de Stanislav Petrov est simple : il doit surveiller un moniteur de contrôle censé donner l'alerte en cas d'attaque nucléaire américaine.

Seul dans le complexe, Stanislav Petrov va avoir la désagréable surprise d'entendre retentir l'alarme tant redoutée. Les Etats-Unis attaquent ! Cinq missiles américains se dirigent vers l'URSS. Mais le militaire, pris d'un sursaut d'instinct, doute de la véracité de cette information. Pourquoi les Etats-Unis attaqueraient-ils maintenant ? Et, surtout, pourquoi n'enverraient-ils que cinq missiles, une quantité bien faible pour une attaque nucléaire ? "J'ai eu un drôle de pressentiment", explique-t-il aujourd'hui.

Le soldat se trouve alors face à un dilemme. Doit-il prévenir ses supérieurs, comme l'indique le protocole, ou doit-il attendre ? Convaincu que l'attaque détectée par le radar est une fausse alerte, Stanislav Petrov n'a toutefois aucune certitude et sa décision comporte de nombreux risques. S'il appelle ses supérieurs, l'URSS va riposter, plongeant ainsi le monde dans une guerre nucléaire dont il risque de ne pas se relever. S'il ne fait rien, il risque de se tromper et de laisser passer une action militaire à l'encontre de son pays.

L'histoire donnera raison au soldat soviétique, les Etats-Unis n'ayant jamais attaqué l'URSS. "C'était mon travail, se contente-t-il de commenter. Mais ils ont eu de la chance que ce soit moi qui ait été présent ce soir-là". Le monde doit donc une fière chandelle à Stanislav Petrov, un soldat dont le sang-froid et l'intelligence (la chance, également ?) ont permis d'éviter de créer une crise qui aurait sans aucun doute conduit à une troisième guerre mondiale. Une fois de temps en temps, ne rien faire a donc du bon.

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