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La curée du triple A ne grandit pas ceux qui s'y prêtent !
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Bal des faux culs

La dégradation du triple A français par Standard's & Poors a déchaîné les passions politiques et médiatiques ce week-end. Mais dans le tintamarre de ceux qui ne voient là qu'un camouflet infligé à Nicolas Sarkozy, qui se soucie vraiment du fond du problème ou des solutions ?

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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On aura tout lu, tout entendu, les media se gorgent de  triple A, la  classe politique s’en gargarise, s’en indigne, en ricane… On ne se souhaite même plus "bonne Année", on vous présente des vœux triple A !

Depuis l’origine nous valsons entre les contradictions les plus caricaturales. Il y a ceux qui veulent tuer les messagers et pendre haut et court les agences de notation qui nous feraient vivre sous menace permanente et nous empêcheraient de nous endetter tranquilles alors que ce ne sont que des vendus qui ont cautionné ceux qui ont ruiné l’économie; il y  a ceux qui se félicitent  sur le mode «sans eux on continuerait à creuser la dette»; ceux qui assimilent la rigueur au régime  de la terreur, Robespierre c’est Sarkozy ou Marat (on attend Charlotte Corday). Il y  a les bons élèves qui friment depuis longtemps sur leur triple A qui les mettait au tableau d’honneur… ils sont aux abris. Ceux qui portent beau en expliquant que « le marché a anticipé » en gros que cela ne va pas plus mal pour eux. En général ce sont les « experts » qui parlent ainsi. Quand ils se trompent c’est à dire très régulièrement, cela ne fait rien car le marché anticipe leurs erreurs; leur aplomb est triple A. Et puis les banquiers, ils ne sont pas en odeur de sainteté mais se promènent avec des calculettes et soupirent en constatant que leur taux d’emprunt est finalement le même, ils partent emprunter. Ce que savent les chefs d’entreprises, eux, c’est que l’on n'est pas prêt à leur re-prêter à eux, cet argent là.

La gauche qui danse d’un pied sur l’autre depuis belle lurette, oscillant entre : «le triple A c’est la dictature des marchés» et le «on va le perdre et c’est la faute à qui on sait» est enfin réconciliée devant cette divine déchéance. Le principal c’est que l’on tienne le coupable, ce coupable qui a encouragé les forces du mal, celles de la finance… La France, la République, les entreprises, les taux d’intérêt, la dette… et surtout les solutions, ce n’est pas le sujet et on s’en balance, on a juste de quoi flinguer un peu plus Sarkozy.

Au delà du ridicule et de la désignation permanente et triomphante d’un bouc émissaire qui tient lieu de programme, on peut légitimement s‘alarmer de tant  de haine. Le spectacle de cette curée nous renvoie une image affligeante; se réjouir ou « profiter » de la dégradation de la note de la France augure mal de la future classe politique, si alternance il y a. L’opposition  dans son ensemble a cristallisé toute son énergie «contre» un ennemi public numéro1 devenu pour elle l’emblème d’une crise qu’elle ne comprend pas, n’analyse pas et ne  sait pas comment combattre.

L’homme à abattre tient lieu de projet à construire.

La perte du triple A consolide les aigreurs, justifie les oppositions réelles ou de façade. Pitoyable que cette jouissance à peine dissimulée de pouvoir ajouter un grief de poids au concurrent, le tout en refusant d’inscrire dans la constitution la règle d’or interdisant de faire voter un budget en déséquilibre ! Pitoyable schizophrénie…

La bonne idée serait que les candidats aux présidentielles soumettent tous leur programme chimérique à Standard and Poors. Que la France s’amuse !

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