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L'affaire DSK, un poison lent et 
destructeur pour la classe politique ?
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Sondage

Marianne publie un sondage dans lequel les Français expriment leur rejet de Nicolas Sarkozy tout en estimant qu'il sera réélu en 2012. Le directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire met aussi en garde contre les conséquences de l'affaire DSK sur le long terme.

Nicolas Domenach

Nicolas Domenach

Nicolas Domenach est directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Marianne. Il est aussi chroniqueur à l'Edition Spéciale de Canal + et sur i>télé.

Il a récemment publié, avec Maurice Szafran, Off : Ce que Nicolas Sarkozy n'aurait jamais dû nous dire (Fayard, 2011).

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Atlantico : Selon un sondage Harris Interactive que vous publiez dans Marianne, 57 % des Français pensent que Nicolas Sarkozy sera réélu en 2012, mais 70 % des mêmes sondés ne souhaite pas la réélection du président de la République. Paradoxal, non ?

Nicolas Domenach : Il est vrai que ce résultat peut paraître paradoxal, mais nous avons connu des situations historiques voisines : Valéry Giscard d'Estaing ou Edouard Balladur se sont retrouvés dans des positions similaires. Les Français pensaient qu’ils gagneraient, et pourtant ils les rejetaient plus ou moins explicitement. Les personnages politiques « installés » bénéficient d’une prime liée à leur poste de président ou de Premier ministre. Ce crédit profite donc à Nicolas Sarkozy, par ailleurs considéré comme un combattant redoutable en campagne électorale, alors même qu’il souffre d’un rejet franc et massif.


A quoi est due, selon vous, cette embellie dans les sondages pour celui que vous qualifiez de « président candidat » ?

Elle est certainement liée à un effort plus continu de sa part pour se "présidentialiser". Il est remercié, notamment par les électeurs âgés, pour son silence relatif. Il a montré qu’il savait se taire, contrairement à d’autres épisodes passés. Nicolas Sarkozy ressemblerait aujourd’hui un peu plus à l’idée que se font les Français de leur président-monarque – une idée avec laquelle l'actuel chef de l'Etat avait voulu rompre dans un premier temps.

Nicolas Sarkozy bénéficie aussi, par comparaison avec la gauche, d’un crédit sur une question qui a toujours été essentielle pour lui : la sécurité. C’est son ADN et, dans se domaine, même si le sentiment d’insécurité ne cesse de croître, il demeure un souhait populaire de voir ces questions prises très au sérieux, plus en tout cas qu’elles ne le sont pas la gauche.

Quant à Marine Le Pen, elle ne fait figure que d’opposante, et pas de femme à même de répondre, dans une situation de pouvoir, aux angoisses et aux interrogations. Nicolas Sarkozy reprend donc des points sur l’électorat de l'extrême droite .


Votre sondage est aussi une bonne nouvelle pour le Parti Socialiste vu que François Hollande, Martine Aubry et même Ségolène Royal sont donnés gagnants au second tour contre Nicolas Sarkozy. Il n’y aurait pas, pour l’instant d’ « effet DSK » ?

Notre sondage montre bien que les Français considèrent pour le moment ce qui est arrivé à Dominique Strauss-Kahn comme un fait pathologique relevant d’un individu, et non pas d’un parti. Les socialistes ne pâtissent pas de ce qui se serait passé à New York, et de la concentration d’angoisses et de mise en cause des pratiques politique qui en a découlé.

Notons que le "crédit moral" des socialistes n’avait pas non plus été entamé par les turpitudes de François Mitterrand, ou par les mensonges de Lionel Jospin.

Ceci étant, cette question reste encore ouverte, et il faudra observer si, dans quelques semaines, ce que prétendent beaucoup de dirigeants de droite se vérifie ; à savoir que l’affaire Strauss-Kahn est un poison lent mais qui se révèlera à long terme dévastateur pour la gauche. On peut se demander aussi si elle ne le sera pas pour toute la classe politique.

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