Sondage exclusif la gauche dans tous ses états : Macron, Hamon et Mélenchon après le choc Valls

Jean-Daniel Lévy : Le premier enseignement est que malgré le fait qu'on soit dans une période où il y a beaucoup de doute quant à la sincérité de nos hommes politiques, il semble que Manuel Valls ait échappé, en tout cas aujourd'hui, à ce doute et à cette suspicion. Les électeurs globalement, et les électeurs de gauche également, considèrent que Manuel Valls a pris une position qui correspond à ce qu'il croit profondément. Er reconnaissent qu'il y a une sorte de proximité idéologique entre lui et Emmanuel Macron. De même, les Français reconnaissent la peur et l'interrogation sur la capacité du Front National a pouvoir gagner la prochaine élection dans la décision de Manuel Valls, en tout cas plus que la volonté de revanche à l'égard de Benoit Hamon, son opposant à la primaire socialiste. Les électeurs, tout comme les sympathisants socialistes considèrent que Manuel Valls a dans une certaine mesure une forme de cohérence dans son propos.

Le second enseignement, c'est qu'alors qu'aujourd'hui une partie des sympathisants socialistes ou des électeurs de gauche envisagent de voter pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de volonté majoritaire dans ces électorats de sanctionner le ralliement de Manuel Valls. 

Le troisième enseignement, et le plus intéressant à mon avis, est qu'on se retrouve dans un moment où les électeurs considèrent que les choses n'ont pas fondamentalement changé pour Emmanuel Macron, et que ces ralliements ne perturbent pas sa campagne. Et il y a la perception diffuse qu'aujourd'hui Emmanuel Macron "trace sa route", et inhibe les critiques qui lui reprochent de faire des accommodements avec la gauche et avec la droite. L'idée générale étant qu'il va continuer son projet politique tel qu'il avait pu l'envisager dès le début.