Smartwatch : avez-vous le profil pour craquer ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Smartwatch de Sony.
Smartwatch de Sony.
©Reuters

Ciblage marketing

Mercredi 4 septembre, au salon mondial de l'électronique à Berlin, le sud-coréen Samsung a dévoilé sa montre "intelligente" aux fonctions proches du Smartphone. De l'adepte de gadgets technologiques au grand public, portrait robot de l'utilisateur susceptible de "craquer".

Jean-Philippe Danglade

Jean-Philippe Danglade

Jean-Philippe Danglade est professeur de marketing  à Kedge Business School. Il est directeur scientifique des programmes Master spécialisé Entertainment et média. Il forme plus de 300 étudiants par an à Kedge BS, il intervient également à l'ESTC, Escarc, l'université Paul Cézanne, l'IAE de Savoie.

 Il a publié Marketing et célébrités aux Editions Dunod.

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Atlantico : Mercredi soir, la smart watch de Samsung a été dévoilée à l’IFA ; le salon mondial de l’électronique qui se tient actuellement à Berlin. Ces montres peuvent afficher, sur un écran tactile, e-mails, SMS, notifications sur les réseaux sociaux et même répondre aux appels de son smartphone. Quel âge, sexe, catégorie professionnelle peut craquer pour la montre intelligente ? 

Jean-Philippe Danglade : La cible sera masculine, il sera difficile de cibler les femmes. Il s’agira essentiellement de personnes issues de la génération Y, nées entre 1980 et 2000, férues de nouvelles technologies et pas forcément d’horlogerie. C’est le paradoxe de ce marché. C’est un marché de Mbit (mégabit). Les plus gros acteurs comme Apple, Samsung, Google qui vont investir ne sont pas forcément les horlogers historiques. La cible ne sera pas amatrice d’horlogerie traditionnelle mais plutôt de technologies.

La montre intelligente est-elle un objet pour les geeks adeptes de gadgets électroniques ? Ou peut-elle convaincre le grand public ?

Il y a des étapes. Ce marché devrait exploser  d’ici 2016 selon les études. Il est très prometteur depuis la tablette mais reste un marché de niche, on est sur 300 000 montres vendues selon les prévisions. Pour un produit grand public, il va encore falloir attendre. Le lancement et la viralité du produit vont se faire par les férus de hautes technologies. La grande force de Samsung et d’Apple sera d’acheter un produit dont on n’a pas besoin mais dont on ne peut se passer une fois qu’on l’a. C’est le grand paradoxe et la grande force de ces marques. Ce sera d’autant plus convaincant qu’elles vont jouer sur l’effet de marque en gardant le nom du produit (Galaxy chez Samsung et iWatch chez Apple). Le grand public devrait être séduit car on a déjà fait confiance à Apple notamment sur la musique ou la téléphonie. Mais la conquête devrait prendre un peu de temps car les gens sont déjà à un niveau d’équipement important et cette montre sera complémentaire d’un Smartphone ou d’un produit annexe.

Qu’est-ce que la Smart watch apportera de plus à un utilisateur qui possède déjà un smartphone ?

Les produits ne sont pas totalement dévoilés, à part chez Samsung. On ne sait pas encore si le produit se suffira à lui-même ou si on aura un produit de complément un peu comme les lunettes connectées. Il faudra ensuite convaincre le consommateur de l’acheter car par rapport à un Smartphone, il n’y a pas énormément de bénéfice produit. Par contre ce qui change énormément entre un ordinateur, une tablette, un Smartphone ou une montre c’est que l’objet est porté par le consommateur et s’intègre au physique de la personne. Cela est intéressant car c’est un objet de mode. Les gens vont pouvoir l’acheter comme un cadeau. On va être très attentif au côté pratique mais également au design car l’objet est ostentatoire et ne sort pas d’une poche. Sur les fonctionnalités technologiques, c’est un produit connecté en plus avec des perspectives prometteuses mais le bénéfice ne sera pas révolutionnaire.

La montre intelligente s’adresse-t-elle également aux personnes soucieuses de leur style ?

Oui. On va faire travailler les designers, il va y avoir un gap important entre l’horlogerie classique traditionnelle et les gens qui vont porter ces objets qui ressemblent peu à des montres classiques. L’horlogerie classique n’est pas très inquiète de l’arrivée des montres intelligentes, c’est un marché de nouvelles technologies. Le design est important car à ce prix-là (entre 300 et 500 euros) et même si on est loin de l’horlogerie de luxe, il faudra que le design soit au rendez-vous.

Il faut aussi faire un lien avec les lunettes qui est un marché encore plus complexe qui risque d’être davantage difficile à commercialiser. 

Propos recueillis par Karen Holcman

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