Sénat : quand la gauche s'amuse avec son nouveau jouet... <!-- --> | Atlantico.fr
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Les socialistes sont en train d'essayer leur nouveau jouet, comme un enfant qui teste toutes les fonctionnalités du joli camion de pompier qu'il vient de se faire offrir.
Les socialistes sont en train d'essayer leur nouveau jouet, comme un enfant qui teste toutes les fonctionnalités du joli camion de pompier qu'il vient de se faire offrir.
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Premier bilan

Jean-Pierre Bel est depuis le 1er octobre 2011 le premier président socialiste du Sénat sous la Ve République. Bilan de ce début de présidence.

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

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La Gauche a donc emporté le Sénat, avec une courte majorité (177 contre 171). Ils sont encore dans l'euphorie de la victoire et du partage des dépouilles. Depuis qu'ils attendaient de pouvoir se répartir les présidences et les voitures de fonction...

Actuellement, ils sont en train d'essayer leur nouveau jouet, comme un enfant qui teste toutes les fonctionnalités du joli camion de pompier qu'il vient de se faire offrir. Ils se font plaisir en rejetant sans la moindre discussion la proposition de loi d' Eric Ciotti sur les mineurs délinquants, s'amusent à faire échouer toutes les commissions mixtes paritaires pour faire perdre du temps au gouvernement, adoptent des propositions de lois ultra-politiques et surtout, se font mousser devant la presse.

Qu'ils en profitent, car cela ne va pas durer.

Très rapidement, le grand public va se rendre compte que rien de ce que vote le Sénat n'est finalement promulgué. En cas de conflit entre les deux assemblées, le dernier mot revient aux députés. Pour ces derniers, un Sénat qui fait n'importe quoi est très confortable, hormis la perte de temps. Plus besoin de négocier avec les sénateurs, de tenir compte de leurs positions. On balaie tout ! Rien de ce que les sénateurs ont adopté contre l'avis du gouvernement n'arrivera au bout, rien ne sera mis en application. Il va falloir l'expliquer à tous ceux qui ont cru les communiqués de presse de la gauche sénatoriale et ont pensé les mesures définitivement adoptées...

La gauche sénatoriale a aussi annoncé une réforme de l'organisation du Sénat, avec notamment la création de deux nouvelles commissions, histoire d'en donner une aux Verts et une aux radicaux du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE). Déjà, une des commissions, celle qui devait revenir à Jean-Pierre Chevènement, ne sera finalement pas créée, ce dernier ayant eu le mauvais goût de se déclarer candidat à la présidentielle. Est ce que le groupe RDSE, qui compte 15 membres, appréciera ? Rien n'est moins sur. Voteront-ils les réformes du président Bel, j'attends de voir...

Jean-Pierre Bel a aussi annoncé qu'il voulait revoir la gestion du Sénat. Je lui souhaite bon courage, car il risque de heurter de front les très puissants syndicats de la maison, chargés de protéger les privilèges des fonctionnaires du Sénat, grassement payés. C'est eux qui tiennent et font tourner la boutique, les avoir contre soi, c'est prendre des risques de voir s'enliser toutes les initiatives. Beaucoup de gens, y compris à gauche, n'ont aucune envie que ça change et encore moins envie qu'un certain nombre de choses remontent à la surface... Les placards des vieux bordels sont remplis de cadavres.

La fin de la récréation va sonner en février prochain, avec la suspension des travaux parlementaires. Ils reprendront en juin 2012, après la présidentielle et les législatives. Soit la gauche l'emporte, et le Sénat se trouvera alors dans la majorité gouvernementale, bien obligé de se plier aux ordres du gouvernement. Soit c'est la droite qui est au pouvoir et le Sénat sera alors superbement ignoré, perdant toute influence si jamais les sénateurs de gauche continuent à jouer aux guerriers.

On peut très bien gouverner sans le Sénat. La gauche l'a admirablement montré pendant les périodes où elle était au pouvoir. Lionel Jospin a pu mettre en place ses réformes, le Sénat constituant tout au plus une source d'agacement. Si la droite gagne à nouveau en 2012, il en sera de même...

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