Scandale à la FIFA : 7 dirigeants arrêtés pour corruption, Michel Platini invite Sepp Blatter à démissionner <!-- --> | Atlantico.fr
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Sepp Blatter pourrait ne pas être réélu à la tête de la FIFA
Sepp Blatter pourrait ne pas être réélu à la tête de la FIFA
©Reuters

Ballon et ronds

Plusieurs hauts responsables de la FIFA ont été arrêtés ce mercredi par la police suisse à la demande de la justice américaine. Sepp Blatter, actuel président, est plus que jamais menacé à la veille des élections.

Un scandale de grande ampleur frappe la Fédération internationale de football association (FIFA). Ce mercredi, 7 hauts responsables, dont le vice-président et membre du comité exécutif, Jeffrey Webb, ont été arrêtés par la police suisse à Zurich. Ce coup de filet a été initié par la justice américaine qui espère voir les cadres de la FIFA en question extradés afin de répondre à des accusations de corruption pour des faits qui remontent parfois à 24 ans.

"La justice new-yorkaise les soupçonne d’avoir accepté 'depuis le début des années 1990 des pots-de-vin et des commissions d’un montant de plusieurs millions de dollars', précise l’Office fédéral de la justice suisse (OFJ) dans un communiqué. Le ministère suisse indique, par ailleurs, qu’il a fait bloquer des comptes dans plusieurs banques suisses par lesquels les sommes en question ont transité. D’après le New York Times, ces faits de corruption présumés visent notamment les conditions d’attribution de plusieurs éditions de la Coupe du monde ainsi que des contrats de marketing et de droits de retransmission télévisée", rapporte le Monde.

Un coup de tonnerre pour le monde du football qui intervient à deux jours de l’élection de son futur président. Sepp Blatter, à la tête de la FIFA depuis 1998, est particulièrement exposé. L’institution n’a pas tardé à réagir puisque Walter De Gregorio, directeur de la communication de la FIFA, a tenu une conférence de presse ce mercredi. Il a d’abord rappelé que la FIFA était à l’origine de l’enquête suisse et qu’il fallait condamner de  "possibles comportements répréhensibles". En l’occurrence, c’est l’attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie et celle de 2022 au Qatar qui sont au centre des polémiques. Au moment de l’ouverture de l’enquête, la FIFA expliquait avoir  "des raisons de soupçonner que, dans des cas isolés, des transferts internationaux de patrimoine en relation avec la Suisse s’étaient produits, méritant un examen par les autorités pénales". Le communicant a ensuite ajouté : "Vous n’allez pas me croire, mais [les interpellations d’aujourd’hui] sont une bonne chose pour la FIFA. Pas pour l’image, pas pour la réputation, mais pour clarifier les choses, c’est une bonne chose."

Dans la foulée, la presse a révélé que Chuck Blazer, ancien membre du comité exécutif de la FIFA de 1998 à 2013 et ex-secrétaire général de la Concacaf (Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes), aurait servi de taupe pour le FBI. "Chuck Blazer aurait dissimulé un petit micro dans un porte-clés pour enregistrer plusieurs conversations avec des hauts dirigeants de la Fifa lors des Jeux Olympiques 2012 à Londres. Pendant l’évènement, le natif de New-York aurait rencontré le responsable du comité de d’organisation du Mondial 2018 en Russie, Alexey Sorokin, ainsi que Frank Lowy, responsable de la candidature australienne pour le Mondial 2022 en Australie", explique Eurosport.

"Malgré sa collaboration dans les récentes affaires, l’ancien membre du comité exécutif de la Fifa risque quand même une peine d’emprisonnement (10 ans) pour toutes ses casseroles et une lourde amende. Il en avait déjà payé une de 2 millions d’euros en 2013. Ce n’était surement pas la dernière", ajoute le site d’information sportif.

Dans ce contexte particulier, "Michel Platini, président de l'UEFA, a indiqué avoir demandé à Joseph Blatter, président de la FIFA, 'de démissionner' jeudi lors d'une réunion des présidents de confédération à la veille de l'élection présidentielle de la FIFA à Zurich. 'Je lui ai demandé de démissionner, assez, c'est assez. Sepp Blatter m'a écouté, mais il m'a dit : Non, c'est trop tard. C'est dommage', a expliqué à la presse Platini, qui a appelé à voter pour le challenger du président sortant, le Prince jordanien Ali bin Hussein", raconte le site du Point.

Face au refus affiché par l’indéboulonnable Sepp Blatter, Platini a accordé son soutien au plus sérieux concurrent du Suisse. "J’appelle tous les présidents des fédérations à voter pour le prince Ali. L’Europe peut réunir un certain nombre de voix. J’espère qu’on pourra réunir en 53-54 mais en dehors de l’Europe, je ne sais pas. Si Sepp a décidé de rester, c’est qu’il est costaud. Je l’ai trouvé détendu mais prêt à se battre pour gagner l’élection", a déclaré Platini. Et de poursuivre : "Ali a toute la légitimité. C’est quelqu’un que je connais bien, que je fréquente depuis 4 ans. Il est jeune, il a de l’ambition. Il peut faire du bien et changer les choses. Il n’a pas besoin d’argent, il est prince… Il a dit qu’il serait là pour quatre ans et qu’après, il partirait", rapporte le site.

Le Prince Ali se dit "déterminé à tenter sa chance jusqu'au bout et n'a envisagé à aucun moment le retrait de sa candidature [face à] “Sepp” [Blatter]". "Vice-président de la FIFA pour l'Asie depuis 2011, il dirige également depuis 1999 la Fédération jordanienne de football. En annonçant sa candidature, le prince Ali a expliqué vouloir redorer le blason de la FIFA, éclaboussée par les polémiques et les affaires en tout genre", précise le Monde.

Si donc le Pince Ali trouve un allié précieux en la personne de Platini, Sepp Blatter, lui peut compter sur Manuel Nascimento Lopez, membre du comité exécutif de la fédération de football de Guinée-Bissau. "Au cours d'un entretien accordé au site Inside World Football (en anglais), Manuel Nascimento Lopes qualifie également de 'complot d'Etat' cette affaire, née des révélations de la justice américaine. En Europe, l'UEFA réclame au contraire un report du vote, prévu vendredi. 'C'est impossible, tranche Manuel Nascimento Lopes. Je suis d'accord que certains points doivent évoluer, mais laissons Blatter terminer son mandat et voir ce qu'il fait' ", explique FranceTvInfo. Et le responsable africain de déclarer solennellement : "Les gens essaient toujours de frapper Blatter. L'Afrique votera pour M. Blatter et je la suivrai".

Pour l'instant, le président de la FIFA nie toute responsabilité personnelle dans cette affaire. "Certains me jugent directement responsable mais je ne peux pas tout surveiller", a-t-il déclaré en conférence de presse. 

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