Savez-vous quel est le pays qui a le plus bénéficié de la guerre en Irak ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les hommes d’affaires turcs sont les plus forts dans la bataille pour le marché irakien.
Les hommes d’affaires turcs sont les plus forts dans la bataille pour le marché irakien.
©Reuters

Decod'Eco

Ankara avait refusé son aide à Washington pour envahir l'Irak en 2003. C'est pourtant bien la Turquie qui tire des bénéfices de l'opération, profitant de cet énorme marché en pleine croissance qu'est ce pays en reconstruction.

Chris Mayer

Chris Mayer

Rédacteur en Chef de Capital & Crisis et Crisis Point Trader. Chris Mayer s'occupe de la lettre américaine d'information Capital & Crisis, ainsi que du système de trading Crisis Point Trader. Ses analyses pertinentes et précises des problématiques financières ont été reprises souvent dans de nombreuses publications, et notamment dans le très réputé Grant's Interest Rate Observer.

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Il semble que le grand vainqueur de la guerre américaine en Irak sera finalement la Turquie. C'est ironique parce que la Turquie s'était opposée à cette guerre. En témoigne un article paru il y a quelques jours dans le Financial Times :

"Un nouveau candidat est apparu comme le véritable vainqueur de la guerre d'Irak. Dix ans après que la Turquie a déclenché la fureur de Washington en bloquant le déploiement des troupes américaines à travers son territoire pour l'invasion de 2003, ses hommes d'affaires se révèlent être les plus forts dans la bataille pour le marché irakien."

Il est difficile de contester les chiffres : au cours des dix dernières années, les exportations turques vers l'Irak ont augmenté de 25% par an pour atteindre 10,8 milliards de dollars en 2012. L'Irak représente aujourd'hui le deuxième marché pour les exportations turques après l'Allemagne.

Alors que l'Irak exploite ses riches réserves de pétrole et que son économie se développe, sa demande de marchandises turques augmente elle-aussi. En outre, la reconstruction de l'Irak représente un marché de 3,5 milliards de dollars pour les entrepreneurs turcs. Les deux plus gros projets en Irak sont des projets énergétiques et c'est une entreprise turque, Calik Energy, qui les a emportés.

La plupart des entreprises turques proviennent des régions du nord de l'Irak, contrôlées par les Kurdes. La croissance est rapide. Le Financial Times a écrit un article à propos d'un conglomérat détenu par une famille à Gaziantep, au sud de la Turquie. Les ventes ont augmenté de 50% à 60% au cours des deux dernières années. L'entreprise affirme qu'elle possède les deux tiers du marché des couches en Irak. Elle est également leader dans les olives. Le FT cite aussi plusieurs hommes d'affaires turcs qui se réjouissent de leurs activités en Irak.

Ce n'est pas tout : la Turquie a toutes les cartes en main pour percer dans un autre secteur majeur...

Le pétrole irakien va-t-il devenir turc ?

Selon Tim Steinle, gestionnaire de portefeuille chez U.S. Global Investors, la Turquie va bénéficier de l'ouverture des champs pétroliers du nord de l'Irak.

"Aussi peu vraisemblable que cela paraisse, cela va forcément arriver", explique-t-il. "Les sceptiques n'ont jamais cru que le pétrole de la Mer Caspienne, sans accès aux océans, pourrait parvenir jusqu'aux marchés mondiaux. Pourtant, un pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan permet cela aujourd'hui. Le gouvernement régional du Kurdistan a encouragé un plan pour construire un pipeline de deux millions de barils par jour passant par la Turquie."

La Turquie est bien placée pour devenir une plaque tournante pour l'énergie. Elle est au croisement entre les terres riches en pétrole -- et en gaz -- du Moyen-Orient / des ex-Etats soviétiques et les centres de demande en Europe. Elle contrôle déjà l'un des goulets d'étranglement parmi les plus passants au monde, par lequel transitent trois millions de barils par jour.

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