Saison des allergies, mode d'emploi : pourquoi il faut se soigner dès les premiers éternuements <!-- --> | Atlantico.fr
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Les allergies printanières sont les allergies aux pollens, dont certains ont du mal à se protéger.
Les allergies printanières sont les allergies aux pollens, dont certains ont du mal à se protéger.
©Flickr

Intolérances

Pour se débarrasser du fameux rhume des foins, il est judicieux de consulter le taux de pollens dans votre ville sur le site du RNSA afin de maintenir les traitements durant toute la période à risque. En effet, les prises ponctuelles permettent à l'inflammation de la muqueuse respiratoire de s'installer et sont à l'origine d'une aggravation des symptômes.

Florence Trébuchon

Florence Trébuchon

Le Dr Florence Trébuchon est médecin allergologue. Elle a fondé l'École de l'asthme au service des maladies respiratoires de l'hôpital Arnaud-de-Villeneuve, à Montpellier. Elle est l'auteur de Vaincre l'asthme et les allergies aux éditions Albin Michel (2011).

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Atlantico : Quelles sont les allergies les plus fréquentes qui apparaissent au printemps ?

Florence Trébuchon : Les allergies printanières sont les allergies aux pollens, l'allergie la plus fréquente à cette saison est l'allergie aux pollens de graminées également appelée rhume des foins.

Cela se traduit par un rhume (écoulement, éternuements, nez bouché), une conjonctivite (démangeaisons des yeux), et parfois par de l'asthme : toux sèche, essoufflement en particulier à l'effort. 

Certaines de ces allergies sont-elles particulièrement handicapantes au quotidien ?

L'obstruction nasale génère une fatigue liée essentiellement à un sommeil de mauvaise qualité.

Les crises plus sévères lors des loisirs extérieurs poussent souvent les allergiques à renoncer à de nombreuses activités.

Ce handicap est majeur pour les étudiants qui sont à cette saison souvent en période d'examen. Les troubles du sommeil peuvent impacter leurs performances et les symptomes invalidants gènent leurs révisions.

L'asthme, qui est la manifestation la plus sévère de l'allergie respiratoire, peut conduire à des hospitalisations ou à des arrêts de travail.

Peut-on cumuler deux formes d'allergies en même temps ?

Oui on peut être allergique à des pollens et à des acariens, mais aussi à des pollens et des aliments. Dans ce dernier cas, il peut s'agir d'allergies croisées mais pas nécessairement.

Les allergies alimentaires croisées avec les graminées sont par exemple la pomme ou la noisette. Mais cela est assez rare.

La population française est-elle très touchée par ces allergies ? Est-ce un phénomène en augmentation ?

Hélas, les allergies respiratoires et en partie les allergies aux pollens de graminées touchent de nombreuses personnes en France, y compris des enfants de plus en plus jeunes. 

Pardoxalement il y a beaucoup d'allergiques aux pollens en zones urbaines alors qu'elles sont moins riches en végétaux que les zones rurales. Cela s'explique par le rôle de la pollution atmosphérique qui est un facteur favorisant la survenue des allergies par deux mécanismes :

1/ Les particules fines et en particulier les particules issues du diesel fragilisent la muqueuse respiratoire et la rendent plus vulnérable aux pollens.

2/ Les pollens en s'associant à ces particules sont plus allergisants.

Concrètement, que faut-il faire pour se préserver des allergies de printemps ?

L'idéal est de connaitre précisément à quel pollen on est allergique. Le bilan allergologique est simple de réalisation indolore et réalisable même chez l'enfant quelque soit son âge, contrairement à certaines idées reçues.

Les traitement initiaux sont à bases d'antihistaminiques, en cas de persistance des gênes il ne faut pas hésiter à reconsulter afin de bénéficier d'un traitement complémentaire local (spray nasal, collyre, traitement pour l'asthme si besoin).

Les allergiques ne doivent pas être fatalistes, il existe aujourd'hui des traitements efficaces ! Cependant il est important de ne pas les interrompre trop rapidement, ce que l'on a tendance à faire dès que l'on va mieux. Les prises ponctuelles permettent à l'inflammation de la muqueuse respiratoire de s'installer et sont à l'origine d'une aggravation des symptômes.

Il est donc judicieux de consulter le taux de pollens dans votre ville sur le site du RNSA afin de maintenir les traitements durant toute la période à risque.

Y a-t-il des petits trucs et astuces auxquels on ne pense pas car plus méconnus du grand public ?

Il est préférable de ne pas aérer sa chambre dans la journée durant la période d'allergie, car les pollens en suspension dans l'air se déposent sur le lit.

On aérera la chambre tôt le matin ou en fin de journée.

Pour la même raison, il est déconseillé de faire sécher ses draps dehors pendant la période à risque.

A contrario, quels sont les mauvais réflexes qui peuvent aggraver les allergies de printemps ?

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