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Saint-Étienne du Rouvray : "Soyons terribles pour éviter que le peuple le soit"
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Apocalypse Now…

Dies irae, Dies illa (jour de colère, ce jour-là)… Voici venus les temps du châtiment.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La phrase est de Danton, elle fut prononcée à la Convention : "Soyons terribles pour éviter que le peuple le soit".

Le grand tribun faisait référence aux massacres de septembre qui virent se dérouler dans Paris des scènes sanglantes et sauvages. Danton ne voulait pas que ça recommence. Et c’est pourquoi il réclamait de la Convention la mise en place d’un tribunal révolutionnaire, juste implacable. C’est de Danton que nous avons besoin et non pas - disons les choses clairement - d’un Robespierre coupeur de têtes.

La mort est devenue - et sans doute pour longtemps - notre compagne. On nous exhorte à vivre avec. On convoque des musulmans modérés qui sont supposés prouver que tous les musulmans ne sont pas des islamistes au couteau entre les dents. On nous parle d’union nationale. On nous dit que Daesh cherche à provoquer chez nous la guerre civile. Et on nous demande de réciter la prière ramollissante du "vivre ensemble".

Ce discours-là est convenu et désespérant. Il ne peut que nourrir la frustration et la colère de millions de braves gens qui sont prêts à entendre parler de sang et de larmes. Ce discours, cette litanie, n’est plus tenable ni supportable au lendemain de l’égorgement d’un curé. La vie d’un prêtre ne vaut ni plus ni moins que celle d’un enfant juif assassiné à Toulouse, que celle d’un dessinateur, d’un spectateur du Bataclan, d’un Niçois un 14 juillet. Mais la charge symbolique du sang qui a coulé dans l’église de Saint-Etienne du Rouvray est lourde. Nous avons tout fait pour oublier que la France était la fille aînée de l’Eglise. Daesh est venu nous le rappeler.

La France n’est pas composée d’idiots qui croiraient bêtement qu’un pouvoir - celui de Hollande aujourd’hui - peut les protéger complètement contre les assassins. Quels que soient les reproches qu’on peut faire au gouvernement actuel, il n’est pas responsable du fait qu’on nous tue. Mais il est coupable, gravement coupable, de ne pas parler et de ne pas agir comme Danton. Oui, il faut être terrible et mettre sous les verrous des milliers de "jeunes" qui font l’aller-retour entre la France, la Syrie et l’Irak. Ils tuent là-bas. Ils tueront chez nous aussi. Et ça, il faut le dire, le crier même…

Oui, il faut être brutal et perquisitionner sans relâche dans les cités devenues des cages de haine, des pouponnières de délinquants qui iront en prison et en sortiront formatés pour le djihad. Il faut qu’ils en perdent le sommeil. Que la peur change de camp. Que la France sache que nous ne nous contenterons pas de faire "poum, poum" avec quelques bombinettes lâchées sur Mossoul. Oui, il faut être impitoyable et expulser tous les fichés S de nationalité étrangère. Et ça aussi, il faut le clamer.

Bien sûr que cela n’évitera pas les attentats. Il y a en France des milliers d’endoctrinés qui sont prêts à mourir du moment qu’ils ont l’assurance de pouvoir nous tuer et d’obtenir la récompense qu’ils attendent là-haut. Mais un pays, un peuple, a besoin qu’on lui dise qui est l’ennemi. A besoin qu’on se batte ici et non pas quelque part au Proche-Orient.

Le discours usé du "on va vous protéger" et du "soyons tous frères" n’est plus de saison. Non, nous ne sommes pas tous frères. Non, nous ne pensons pas tous pareil. Non, nous n’avons pas tous les mêmes valeurs. Non, nous n’avons pas tous la même culture. Rien ne serait pire que de continuer à poser sur la France les sparadraps d’une pensée molle et soumise. L’heure est aux rétorsions (pas aux représailles). L’heure est venue de parler durement (pas d’insulter). Mais que va devenir la paix civile, se lamenteront les pleureuses dont les doigts trempent dans le riche bénitier des idées reçues ? Quelle paix civile quand la haine rode, impunie et insolente, sur des pans entiers de notre territoire ? La réponse appartient à Dieu. Pas celui que priait le prêtre odieusement assassiné. Ce dieu-là, son dieu, est un dieu de bonté. N’a-t-il pas demandé à son fils de dire qu’il fallait tendre l’autre joue ?

C’est du dieu qui l’a précédé dont nous avons besoin. Le dieu des Juifs. Le dieu qui punit son peuple coupable d’avoir vénéré le Veau d’Or. Le dieu qui fait tomber les murailles de Jéricho. Le dieu qui a anéanti Sodome et Gomorrhe. "Soyons terribles pour éviter que le peuple le soit"... Danton ressemblait un peu au dieu des Juifs.

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