Russie : Moscou renforce son système de défense anti-aérienne<!-- --> | Atlantico.fr
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Un système de défense aérienne a été installé sur le toit du principal bâtiment du ministère de la Défense russe à Moscou.
Un système de défense aérienne a été installé sur le toit du principal bâtiment du ministère de la Défense russe à Moscou.
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Stratégie militaire

Un système de défense aérienne Pantsir-S1 russe a été installé sur le toit du principal bâtiment du ministère de la Défense de la Fédération de Russie à Moscou.

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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À la mi-janvier, un système de défense aérienne Pantsir-S1 russe a été mis en place sur le toit du principal bâtiment du ministère de la Défense de la Fédération de Russie à Moscou.

Parallèlement, un autre système de défense du même genre a été positionné sur le toit d’un bâtiment du Département de l'éducation.

Trois autres systèmes Pantsir S-1 ont été déployés à deux kilomètres de l’aéroport d’aviation d’affaires d’Ostafyevo situé au sud de Moscou.

Une batterie anti-aérienne S-400 Triumph serait opérationnelle dans le parc national Losiny Ostrov situé au nord-est de la capitale. Une autre serait installée dans des champs appartenant à l’Université d’État d’agriculture au nord-ouest de Moscou.

Depuis les fêtes religieuses de fin d’année et de nouvel an, ce seraient 20.000 hommes qui seraient déployés pour assurer la sécurité de l’espace aérien russe. Cela peut sembler assez peu pour l’immensité du territoire russe mais seules les zones jugées « sensibles » seraient couvertes.

Depuis 2021, les forces armées russes ont mis en œuvre un premier régiment de défense anti-aérienne équipé du tout nouveau S-500 « Promotheus » pour assurer la couverture de la région de Moscou. Un deuxième régiment du même type devait être activé en 2022 mais nul ne sait où il doit être déployé.

La défense de l’espace aérien moscovite dépend de la 15ème Armée des forces spatiales.

Par ailleurs, le signal GPS dans plusieurs grandes villes russes dont la capitale est actuellement brouillé. 

Ces mesures de précaution sont tout sauf anodines et peuvent constituer un indice d’alerte.

En effet, les observateurs « optimistes » y voient la crainte du Kremlin d’attaques aériennes qui pourraient être menées par l’armée ukrainienne comme cela a déjà été le cas ponctuellement ces derniers mois. La défense anti-aérienne russe s’était alors montrée déficiente mais peut-être que l’effet de surprise avait-il joué.

De leur côté, les observateurs « pessimistes » voient là le signe d’une montée en puissance du dispositif militaire russe en vue d’une grande offensive en Ukraine qui pourrait être déclenchée dans les semaines à venir. L’objectif consisterait à protéger ses arrières avant de passer à l’action. Les autorités russes anticiperaient une riposte qui pourrait alors être lancée par leurs adversaires - elles ne donnent pas de précisions mais l’importance du dispositif déployé dont on ne connaît qu’une partie laisse à penser que le Kremlin envisagerait des frappes qui dépasseraient les moyens actuels de l’Ukraine -. Est-ce à dire que des objectifs hors Ukraine pourraient être attaqués ? Il est évident que l’engrenage infernal serait alors enclenché. 

Quoiqu’il en soit, ces déploiements ne sont pas faits pour rassurer la population moscovite qui, jusque-là, suivait la guerre en Ukraine de loin malgré la mobilisation partielle décrétée le 21 septembre 2022 par le président Poutine. Par précaution, les jeunes Moscovites n’avaient pas jusque là été trop touchés par cette mesure.

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