Ruptures, Frictions, Fractures et Évolutions : ces livres qu'il faudrait avoir lu pour comprendre le monde comme il est

Collapsologie : La fin du monde est pour demain nous prédisent Pablo Servigne et Stevens dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer ». Pour les auteurs, le point de non retour est dépassé, car sur les neuf frontières vitales à ne pas franchir (acidification des océans, consommation d’eau douce, pollution chimique etc…) au moins quatre d’entre elles ont déjà été enfoncées…

Croissance : Patrick Artus et Marie Paule Virard sont aussi pessimistes. Pour eux, la croissance de long terme en France et en Europe c'est fini. Dans leur livre « Croissance zéro. Comment éviter le chaos », les auteurs pensent que nous sommes condamnés pour des décennies à un faible rythme d'activité. C'est la faiblesse des gains de productivité qui est la cause principale de ce ralentissement. En effet, il faut aujourd'hui deux fois plus de capital qu'il y a cinquante ans pour créer la même quantité de richesse…

Economie collaborative: Pour Michel Bauwens, au contraire, nous allons être sauvés par l’économie collaborative qui offre d’incroyables possibilités. Techniquement le « Peer to Peer » est une infrastructure qui permet à des ordinateurs de se connecter entre eux sans passer par un serveur central. Dans son livre   « Sauver le monde, vers une économie post capitaliste avec le Peer to Peer », le théoricien belge, fondateur de la « P2P Fundation », est convaincu que bientôt, deux milliards de personnes vont pouvoir créer de la valeur ensemble…

Troisième révolution industrielle : Heureusement l'internet de l'énergie et des objets va profondément bouleverser le capitalisme. Jeremy Rifkin, économiste américain, auteur de « La nouvelle société à coût marginal zéro » et « La troisième révolution industrielle » pense que nous sommes à l'aube d'une révolution dans l'énergie, les communications et les transports qui peut provoquer un bond en avant de la productivité et nous remettre tous au travail. Les grands producteurs d'électricité sont hors jeux pour l'énergie du XXIème siècle. Dans trente ans, être propriétaire d'une voiture deviendra un loisir pour collectionneur...

Transition énergétique : Jean Pierre Brovelli et Claude Simon tous deux membres du Collectif Roosevelt, fondé par Stéphane Hessel, initiateur du mouvement des « Indignés » fondent leur optimisme sur les idées de Ségolène Royal. Leur livre « Stop au mirage de la croissance » est un  grand plaidoyer pour la transition écologique. Il faut une transition énergétiques vers les industries renouvelables, un changement de modèle de production et de consommation. Tout cela sera possible grâce à la fiscalité écologique et à la réduction du temps de travail dans une économie sociale et solidaire… 

Climat : Un essai vient d’être publié sous la direction de Jacques Mistral conseiller de l’IFRI. Dans « Le climat va t-il changer le capitalisme ? » La proposition économique  centrale consisterait selon les contributeurs à établir un prix du carbone unique pour tous les agents économiques et suffisamment élevé à long terme. Lourde tâche, car la mise en œuvre d’un accord international se heurtera en permanence au problème du « passager clandestin »… 

Economistes « hétéro » : Il paraît que la part des économistes hétérodoxes dans le recrutement des professeurs d’Université ne cesse de baisser. Pourtant, ils ont la volonté de « faire advenir de nouveaux rapports économiques en rupture avec le salariat et le marché » !  Dans un manifeste intitulé « A quoi servent les économistes s’ils pensent tous la même chose ? » André Orléan, un des auteurs du manifeste, chercheur au CNRS et membre des « Economistes Atterrés »,  trouve qu’il est inadmissible qu’un gouvernement de gauche fasse la sourde oreille à leurs revendications et cède aux pressions des économistes libéraux. On croit rêver…

Capital : Hernando de Soto,  auteur de " Le mystère du capital " est  un économiste péruvien qui taille en pièces le livre de Piketty « Le capital au XXIème siècle ». Sa thèse est fausse, dit-il, car elle bâtie sur des présupposés idéologiques et non sur des constats de terrain. Comme on peut le voir tous les jours dans le monde, les gens ne fuient pas le capital et ne se battent pas contre lui, bien au contraire, ils le recherchent…