Royale tatie : pourquoi il est si difficile d'être Pippa Middleton (ou les instincts cannibales de la presse)<!-- --> | Atlantico.fr
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Pippa Middleton est devenue la cible préférée de la presse à scandales.
Pippa Middleton est devenue la cible préférée de la presse à scandales.
©Reuters

Pippa bashing

Tout avait bien commencé pour Pippa Middleton. Elle avait même réussi, avec son fessier, à voler la vedette à sa sœur Kate lors de son mariage le 29 avril 2011. Mais aujourd'hui, elle est devenue la cible préférée de la presse à scandales.

Talia Soghomonian

Talia Soghomonian

Talia Soghomonian est une journaliste américaine basée à Paris, ex-Metro et New-York Times, aujourd'hui freelance. Elle écrit sur le cinéma, la mode et la musique, et a été publiée dans Rolling Stone, InStyle, Marie Claire.

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C’était l’événement de la semaine : Royal Baby,futur roi d’Angleterre, est enfin arrivé au monde et, en l’occurrence, Pippa Middleton est devenue la tante la plus connue. Et la plus détestée aussi. Le « Pippa bashing » est le nouveau sport préféré de la presse britannique et fait couler beaucoup d’encre avec sa fameuse plume caustique.

Pippa Middleton avait réussi à voler la vedette de sa sœur le jour de son mariage en 2011, mais ce n’était pas sans conséquence. La presse estime qu’elle n’a pas tenu son côté du deal et a crié « imposteur ! » Elle se sentait trahie par cette jeune fille au postérieur pourtant si prometteur. Le média avait tant misé sur cette paire de fesse qui représentait tellement d’espoir, qui allait sûrement pimenter la sage famille royale : la future reine aurait une petite sœur très sexy ! Et si elle se mariait avec le Prince Harry ? Elle porte probablement des petites robes Hervé Léger et serait the life of the party, a pensé la presse.

Dans la tête de Pippa, elle était devenue une star, une overnight sensation, et elle aussi allait être une reine comme Kate. Elle se voyait régner les rubriques mode en tant qu’égérie et serait la It-girl à copier, la nouvelle Alexa Chung. Et elle a bien atterri dans les pages mode… pour ses fautes de goût. Sa garde-robe est décortiquée, analysée, avant d’être critiquée : il semblerait qu’elle s’habille dans le noir. Le problème avec Pippa, c’est qu’elle en fait trop. Elle tente trop de devenir une icône de la mode, mais c’est un flop. Une tenue vestimentaire est d’abord une histoire personnelle, je vous l’accorde - pas tout le monde est Grace Kelly. Ce n’est pas tant son goût en matière vestimentaire mais plutôt sa façon de se présenter qui est en ligne de mire de la fashion police. Selon ces derniers, elle a un style limite mémère. Et elle n’est pas prête à devenir la muse de Karl Lagerfeld, qui l’a prise pour cible en 2012 en disant qu’elle n’était belle que de dos. Aie.

Mais alors que fait Pippa exactement, se demande la presse britannique, à part être une opportuniste ? Car c’est surtout ça la plus grande accusation cachée derrière les méchancetés souvent gratuites.

On l’accuse de profiter de la notoriété de sa sœur. Certes, elle voudrait elle aussi une part du gâteau qu’elle espérait pouvoir « manger » après des heures passées au gym qui lui ont permis de se mouler dans sa fameuse robe de demoiselle d’honneur. Je n’irai pas jusqu'à la comparer à Kim Kardashian, mais bon, elle aussi elle doit son succès a ses fesses. Comme si être la sœur de la future reine d’Angleterre ne suffisait pas. Et la presse a compris : être au second plan n’arrangeait pas à Pippa. Elle adorait cette attention médiatique subite. Elle n’est pas duchesse, mais au moins elle est une star et voit des opportunités partout. Sauf qu’elle se lance dans des projets sans forcément avoir le talent ou suffisamment d’expérience pour les mener à bien.

Pippa voudrait faire sa place aussi, et je ne la blâme pas. Mais il faudrait peut-être qu’elle fasse un peu plus de devoir avant d’écrire un livre de conseils sur les fêtes, les dîners et d’autres célébrations du genre. Celebrate, qui n’a vendu que 2000 exemplaires la première semaine de sa sortie en octobre dernier, semble écrit pour les enfants…ou par un enfant. Voici sa recette d’un thé réussi : mettre les sachets de thé dans la théière. Celebrate a été un flop total – sans blague - et les critiques ne l’ont pas épargnée. Avouez qu’avec des conseils comme « remplir le bac a glace avec de l’eau pour faire des glaçons » elle lance une invitation à se faire « basher ». Ses avocats tentent de faire fermer le compte parodique @Pippatips sur Twitter. Par pitié, non, on y apprend des choses qu’elle a oublié de mettre dans son livre. Sa chronique dans Vanity Fair n’est guère mieux. Comment savoir si les spectateurs s’amusent lors d’un match a Wimbledon ? Lorsqu’ils font la vague. OK, merci Pippa, pour cette précision.

Ses premiers pas dans l’écriture et le journalisme font penser qu’elle devrait peut-être chercher une autre voie professionnelle. Elle a d’ailleurs crée une société, mais ne précise pas encore ce qu’elle en fera exactement. Je suis sure que la presse britannique attend cette tournure avec impatience. Elle leur a tellement facilité la tâche jusqu'ici...

Pippa se croirait-elle aux pays des merveilles ? Sauf qu’elle n’avait pas prévu que être « la sœur sexy de » était en fait un piège. Et elle s’y est prise rapidement, se prenant trop au sérieux parfois. Elle a survendu une image qui ne collait pas. Sauf à son postérieur. Finalement, entre la presse anglaise et Pippa, ce n’était qu’une histoire de fesses.

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