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Résolution de la rentrée : jetez vos tongs !
©MYCHELE DANIAU / AFP

Quand vient la fin de l'été...

Alors que les congés estivaux se terminent, il est impératif de s'affirmer et d'attaquer la rentrée avec des objectifs cruciaux afin de dissiper la sensation d’écœurement, éprouvée lors du retour des vacances.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Les vacances sont aussi la recherche d’une esthétique qui nous repose l’âme et le regard. Le silence une denrée rare nous fait nous émerveiller du chant d’un oiseau ou du silence lui même qui raisonne comme le bonheur. Le bruit assourdissant d’une cascade, la mer qui tente encore de rouler ses galets, les sommets, les ruines, les oliviers, la campagne... La nature ne déçoit jamais.

Mais il y a l’homme : nous ! Et d’année en année le retour de vacances laisse un arrière goût d‘écoeurement, une inquiétude diffuse que nous essayons de dissimuler à coup de photos de vacances enchanteresses partagées névrotiquement sur What’s app ou Instagram en sélectionnant les plus belles avec le sentiment que cette beauté rejaillit sur nous grace à un narcissisme croissant.
La réalité est toute autre, les rivages de partout sont jonchés de plastiques et de déchets en tout genre ; en fait de silence on impose un bruit musical permanent, lorsque vous suppliez de baisser la musique ou le son sur le plage ou dans n’importe quel endroit accessible à un touriste, on vous répond sèchement « ça plait »! ou mieux (dans les endroits plus sophistiqués) : « cela fait partie du code graphique » sic.
Il semble que nous ayons choisi de tout abîmer de tout sacrifier à une consommation meurtrière réfléchie , symbole d’une pseudo modernité qui impose qu’on s’éclate en faisant du passé table rase. On massacre à tour bras tout ce qui peut l’être, les plus beau endroits sont pollués par des parasols publicitaires chamarrés hixeux, le mobilier urbain sous un prétexte futuriste branché revendique un aspect artistique comtemporain, massacrant avec bonheur l’environnement et cela va des pissotières parisiennes  rouge vif ,aux planches de chantiers en guise de bancs de la place du Panthéon... Tout cela est assorti aux  hangars des campagnes qui ont dénaturé les entrées de nos villes sur des kilomètres, au nom de grandes surfaces qui ont tué les centres villes et les petits commerces qu’elles étaient supposé  préserver. 
Tout devient moche, désespérément laid avec l’intention de l’être. Souvenons-nous des corps de fermes de jadis, aussi beaux que les châteaux voisins et qui maintenant sont des abris en tôle. Jusqu’à  la première guerre mondiale, l’exigence esthétique faisait partie de la réussite économique qu’il s’agisse de bâtiments industriels publiques ou agricoles; les siècles précédents  rivalisaient de beauté architecturale partout et en toutes circonstances  qu’il s’agisse de toits, de charpentes, de frontons, de bâtiments publiques, de fermes, d’églises...
Pire, aujourd’hui c’est  l’homme lui-même qui a décidé de s’enlaidir, de réduire ses efforts vestimentaires à leur plus simple expression et de s‘infliger des décorations corporelles indélébiles sous forme de tatouages ou de piercings. Le territoire du corps est atteint par cette destruction créatrice ! Le tatouage, n’en déplaise aux lecteurs qui ont craqué, est au corps ce que le tag est aux bâtiments ...Faute de s’habiller on se décore. Mais ce n’est pas tout, on s’enlaidit des pieds à la tête,  cheveux orange ou bleus, ongles de sorcières,  oripeaux gothiques des jeune branchées , le jogging est le summum du chic, les chaussures disparaissent avec des parents complices qui élèvent des enfants qui n’ont jamais mis de chaussures. Les baskets adorées  grosses, lourdes, laides se portent avec fierté en soirée .L‘été la tong complète cet arsenal ,assurant au possesseur une démarche de manchot au pôle Nord ( sans vouloir insulter les manchots). On traine les pieds, on se voûte, on se vautre, le dos est mou comme la tenue cool et branchée. Mac DO a voulu capitaliser sur cette mode déstructurée avec un slogan ravageur «  venez comme vous êtes » sous entendu : surtout pas d’effort quel qu’il soit; l’accroche publicitaire de la marque a fait plus fort en décidant d’adjoindre des fautes d’ortographe à ses slogans,  pour faire djeune-nul. Il faut  tirer vers le bas pour s’assurer la consommation de ceux qui ont renoncé. Et après tout quand les « installations » artistiques consacrent la toile à laver et le balai en guise d’oeuvre d’art, il ne faut  plus s’étonner... 
Le jean s'est savamment troué ou élimé, l’abimer pour les vendre plus cher. Et pourtant, il n’y a pas d’ambition sans beauté, la beauté est une valeur puisque c’est une exigence, une éthique des formes et de la pensée  mais le phénomène de déconstruction s’étend à tous les domaines, tout est équivalent, la beauté ne serait qu’un concept dépassé, le laisser-aller un mode de vie symbole de tolérance, ne seraient ce pas plutôt  les signes avant-coureurs de la décadence ? C’est la planète toute entiere en conséquence que nous sacrifions à des caprices du mal être .
Alors, en ce retour de vacances si nous pouvions jeter nos tongs aux orties ? ne serait-ce qu’au nom de l’écologie qui fascine les mêmes pollueurs décérébrés...après tout c’est du plastique: recyclez les. Pour les tatouages, imaginez- les madame, « quand vous serez bien vieille le soir à la chandelle » incrustés dans vos rides  « vous serez au foyer une vieille accroupie » ( Ronsart) ...au tatouage flétri.

Soyez intolérants! C’est à chacun d’entre nous de réagir et de se battre, oubliez le sacro saint « c’est pas mon problème » qui consacre le veau qui sommeille en nous.  Réagissez! Vantez à votre entourage les tatouages provisoires et le cas échéant  avouez que vous regrettez le vôtre. Exigez de la tenue et montrez l’exemple. Revoltez-vous devant les massacres de votre environnement direct ! Revendiquez l’élégance partout, vestimentaire, linguistique, architecturale, comportementale, intellectuelle...ne laissez rien passer. La responsabilité individuelle existe même si on veut l’enterrer.

Et puis méditez sur la définition de Victor Hugo  «  la beauté c’est l’infini contenu dans un contour ».

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