Repas en poudre, apports protéiques alternatifs, insectes : état des lieux des dernières pistes pour lutter contre la faim dans le monde<!-- --> | Atlantico.fr
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Il faut diminuer la consommation de viande pour moins ponctionner la planète.
Il faut diminuer la consommation de viande pour moins ponctionner la planète.
©Reuters

A table !

Avant d’oublier nos traditions alimentaires et de commencer à manger des pilules, voici quelques idées pour réduire, chacun à son échelle, notre impact sur la ponction de la planète.

Bruno Parmentier

Bruno Parmentier

Bruno Parmentier est ingénieur de l’école de Mines et économiste. Il a dirigé pendant dix ans l’Ecole supérieure d’agronomie d’Angers (ESA). Il est également l’auteur de livres sur les enjeux alimentaires :  Faim zéroManger tous et bien et Nourrir l’humanité. Aujourd’hui, il est conférencier et tient un blog nourrir-manger.fr.

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Atlantico : Rob Rhinehart, un jeune américain de 24 ans, a inventé le "Soylent" : un substitut alimentaire ultra-nutritif. Il affirme ne pas avoir besoin de se nourrir grâce à sa mixture. Cette mesure semble-t-elle une solution viable pour lutter contre les problèmes alimentaires que nous allons rencontrer d'ici quelques années ?

Bruno Parmentier : Nourrir ce n’est pas uniquement avaler des molécules, c’est un acte social et psychologique. Il y a quelques temps, dans la années 1960, on pensait qu’en l’an 2000 tout le monde se nourrirait avec des pilules. Or, ce n’est pas le cas, on a juste vu arrivé les compléments alimentaires. Il faut prendre ces délires technologiques comme les poudres ou la viande artificielle avec beaucoup de recul. Il ne faut pas négliger les traditions alimentaires, surtout en France ! Elles sont profondément ancrées dans la vie des gens. Aujourd’hui, on continue à manger comme nos ancêtres à quelques exceptions près.

Cependant, on sait re-nutrire des enfants en danger de mort avec des biscuits spéciaux, on sait faire manger les astronomes... Mais les progrès techniques sont une chose, mais ce n’est pas ce qu’on peut proposer à 7 milliards d’habitants.

Quelles sont les solutions les plus envisageables pour résoudre le problème de la faim dans le monde ?

La quasi-totalité des animaux que l’on mange sont des animaux à sang chaud. Ils utilisent une grande partie de leur énergie à se chauffer et non à faire de la viande. Ainsi, le taux de transformation de végétal en animal est très mauvais. Le meilleur taux est le poulet, il faut 3 à 4 kilos de végétaux pour 1 kilo de poulet, vient le cochon ( 5 à 7 kilos) et le bœuf ( 10 à 15 kilos).

Dès que l’on passe de végétarien à carnivore, on augmente considérablement sa ponction sur la planète. Lorsque des centaine de Chinois et d’Indiens changent leur régime alimentaire : ça se voit ! L’équilibre mondiale est directement menacé par l'appétit vorace des riches et des classes moyennes qui n’hésitent pas à manger de la viande à tous les repas. Actuellement en France, on mange deux fois plus de viande que dans les années 1950, et trois fois plus que dans les année 30 : et cela pose un vrai problème. De plus, cet excès de viande augmente les problèmes cardiaques et le diabète. A terme, pour moins ponctionner la planète il faut diminuer sa consommation de viande.

En Asie, il faudrait doubler la production agricole pour pallier à la faim dans le monde, et la tripler en Afrique. Ces évolutions sont complexes à mettre en place car on ne peut plus utiliser les techniques du XXème siècle, comme les pays européens qui ont puiser les ressources à outrance. Les deux grandes solutions : sont les OGM et les techniques plus respectueuses de la nature.

Ces solutions que sont les insectes, les aliments en poudre et autres, peuvent-elles entraîner des troubles alimentaires ?

A l’échelle mondiale, ces habitudes alimentaires comme les insectes ou les pilules vont rester très marginales. Après, les insectes comestibles sont des aliments protéinés de très bonne qualité. Il n’y a plus de raison d’être malade en avalant des steaks de sauterelles que des steaks de vaches. 

Comment sensibiliser l'opinion publique à ces nouveaux modes de consommation et d'alimentation ?

Quand les populations évoluent, le taux de mortalité infantile baisse. Dès que la situation socio-économique s’améliore on arrête de faire des enfants et ce quelque soit la religion ou le statut de la femme. Pour être une bonne mère, on donne à ses enfants ce que sa grand-mère était sous le stress de ne pas manger. Or, reproduire des schémas qui n’ont plus lieu d’être et un problème et créer le déséquilibre alimentaire qu’on connait aujourd’hui. Il faut accélérer le processus d’évolution alimentaire.

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