Religion au travail : le catholicisme, voilà l’ennemi ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Capture d'écran issue du Parisien du mardi 21 avril.
Capture d'écran issue du Parisien du mardi 21 avril.
©madameoumadame.fr

Doux Jésus

En un an, les revendications religieuses ont doublé dans les entreprises. C’est ce que dit un rapport de l’OFRE (Observatoire du fait religieux des entreprises). Quelle est donc cette religion conquérante ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le dessin qui accompagne la publication du rapport dans Le Parisien est sans ambiguïté. Impossible en effet de confondre Jésus portant la croix avec Mahomet traînant son sabre. D’ailleurs la représentation de ce dernier est, fort justement, passible du châtiment suprême. Le rapport, lui, est très bien sous tout rapport. Soucieux de neutralité (quelques méchants extrémistes penseront plutôt à de la lâcheté) il ne nomme aucune religion.

>>>>>> A lire également : Hausse des revendications religieuses au travail : le triple aveuglement politique que les entreprises paient cash

S’agit-t-il de Catholiques? de Juifs? de Bouddhistes? de Shintoïstes? D’Adorateurs du nombril? De Fervants du vaudou? De Musulmans? On ne sait pas. Pas plus qu’on ne sait si des juifs allumés ont réclamé des mezouzas sur leurs ordinateurs. Si des catholiques traditionalistes ont exigé des crucifix sur leur poste de travail? Si des bouddhistes ont revendiqué des mini pagodes pour pouvoir honorer leurs divinités.

Insupportable mystère. Les chiffres, eux, sont accessibles. 19% de demandes d’absence pour fêtes religieuses. 17% revendiquent le port ostentatoire d’un signe religieux. 12% demandent un aménagement du temps de travail en fonction de leur piété. 8% veulent pouvoir prier pendant la pause et 7% pendant leur travail. Enfin 4% refusent de travailler avec une femme.

Nous voilà bien avancés. Qui, quoi, comment? Patience, la réponse ne va pas tarder. Lionel Honoré, Président de l’OFRE, explique que les attentats du 11 janvier sont pour quelque chose dans cette “crispation religieuse”. Les pratiquants “se sentant stigmatisés” auraient ainsi voulu affirmer avec plus de force leur religion. Ce qui, à bien y réfléchir, exclut les Catholiques, les Juifs, les Bouddhistes, les Shintöïstes, les Adorateurs du nombril et les Fervents du vaudou...

On est en droit de trouver singulier qu’une religion se renforce au lendemain d’attentats. Des dessinateurs ont été tués parce qu’ils dessinaient. Des juifs ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs. Personnellement, à supposer que je sois pratiquant, j’aurai renoncé à psalmodier les mêmes prières que les assassins. Mais les mystères de la foi sont impénétrables. 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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