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Reconnaissance vidéo : Google pousse encore plus loin son intrusion dans la vie privée
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Big brother

Google a récemment récupéré un brevet intitulé "reconnaissance automatique et à grande échelle d'objets de vidéo". Il permet par exemple d'attribuer un nom aux visages ou objets qui apparaissent dans les vidéos Youtube.

Antoine Chéron

Antoine Chéron

Antoine Chéron est avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC, fondateur du cabinet ACBM.

Son site : www.acbm-avocats.com

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Google a récemment obtenu un brevet déposé le 9 février 2009 auprès de l’USPTO, l’office américain des brevets, intitulé « reconnaissance automatique et à grande échelle d’objets de vidéo ». Ce brevet vient compléter deux brevets antérieurs qui ont également été obtenus par Google.

Le premier brevet porte sur un système de reconnaissance de visages contenus dans une vidéo. En utilisant l’encadrement du visage d’une personne contenu dans la vidéo, le système génèrerait un ensemble de représentations du visage de cette personne. Google pourrait alors attribuer un nom à chaque visage à chaque fois qu’il apparaîtrait par exemple dans un clip quand bien même l’angle ou la luminosité serait différente.

Le second brevet porte sur les chansons accompagnant un clip vidéo. En l’état actuel des choses, les systèmes de reconnaissance existants sont limités aux enregistrements fidèles à la chanson originale. Une demande de brevet a ainsi été déposée par Google pour y pallier, si bien que le système d’identification décrit dans le brevet, permettrait de reconnaître « l’empreinte digitale d’une mélodie » dans n’importe quel fichier téléchargé.

Le brevet sur la reconnaissance automatique d’objets permettrait quant à lui de détecter des formes, objets sur la vidéo qu’ils soient ou non en mouvement.

Ces objets sont détectés en fonction d’un faisceau d’indices et de critères simples tels que la forme de l’objet, sa texture apparente, sa couleur, sa luminosité et des critères plus techniques tel que sa vitesse de déplacement, le gradient etc…

Le mécanisme compare ces différentes informations avec sa base de données et peut déterminer ainsi la nature des objets contenus dans la vidéo.

Si les brevets portant sur la reconnaissance faciale présentent un grand intérêt notamment pour les pouvoirs publics mais provoquent également certaines critiques au regard de la vie privée des personnes, il est certain que la reconnaissance des objets ne soulèvera pas autant de d’objections.

On peut alors se demander l’utilité d’un tel brevet sur la reconnaissance des objets pour des entreprises telles que Google.

D’une part, on peut penser que ce brevet permettra à la firme américaine de faciliter le référencement des vidéos sur son site Youtube par exemple. Suite à la mise en ligne d’une vidéo, le système pourrait être en mesure de suggérer à l’internaute des titres ou descriptions ou bien même pourrait imposer certains mots-clés permettant de décrire la vidéo mise en ligne. Les informations actuellement ajoutées manuellement par un utilisateur, pourront être ajoutées grâce à ce brevet de manière automatique.

D’autre part, on peut également envisager que ce brevet permette à Google de proposer un service Adwords plus précis et plus efficaces aux entreprises.

Enfin, d’autres débouchés pourraient également être envisagés notamment au regard du principe de la réalité augmentée (un système informatique permettant de superposer en temps réel un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception que nous avons de la réalité) comme l’apparition de publicités liées au contexte de la vidéo et de l’objet qui est à l’écran ou la création de nouveaux services.

Cette invention n’aurait donc, a priori, qu’une utilité commerciale, et viserait toujours plus à s’immiscer dans la vie privée des internautes en épiant leur mode de vie : géolocalisation, les aliments qu’ils consomment, les meubles et objets qu’ils achètent etc…

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