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Réconcilier les Gilets Jaunes et les écolos : le nouveau, imbécile et chimérique défi des "progressistes" selon Libération
©BORIS HORVAT / AFP

Tous ensemble !

Il n'est pas interdit de rêver. Mais quand le rêve consiste à se faire rejoindre deux lignes parallèles, il est bon de rouvrir un livre de géométrie.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Libération fut d'abord un journal d’extrême gauche. C'est Jean-Paul Sartre qui le porta sur les fonts baptismaux. Mais le philosophe est mort et Serge July est parti. Puis, le journal fit sa mue et se contenta d'être de gauche. Ensuite, constatant que le mot « gauche » ne faisait plus recette, Libération devint « progressiste ».

En effet dans « progressiste » il y a « progrès ». Qui oserait être contre le progrès ? Voilà une martingale infaillible pour gagner des lecteurs ! Et pourtant ça ne marche pas. Les ventes de Libération ne progressent pas. Bien au contraire, elles n'arrêtent pas de chuter. Il ne reste plus à la direction du journal qu'à inventer une machine à remonter dans le temps : vers les années 80 quand Libération tirait à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires.

En attendant, et comme c'est Noël et qu'à Noël il y a des miracles, Libération a trouvé une solution pour doper ses ventes : réconcilier les Gilets Jaunes et les grévistes avec les écologistes. Ainsi unis, ils se précipiteront tous pour acheter ce journal qui leur prêche la bonne parole. Pourquoi pas ? Les alchimistes du Moyen Âge cherchaient bien à transformer dans leurs cornues le vil plomb en or...

Dans un article, Libération constate avec tristesse que la convergence des luttes n'est pas au rendez-vous. D'un côté, les classes populaires qui manifestent pour plus de pouvoir d'achat, plus de croissance donc. Or, la croissance a pour corollaire plus de pollution.

De l'autre, les écologistes qui prônent l'arrêt de la croissance, ou même la décroissance, pour sauver la planète. Les écolos ne sont pas présents dans les manifestations des classes populaires. Et ces dernières sont absentes des défilés en faveur du climat. En effet, les uns souhaitent rouler en diesel et les autres veulent que tout le monde soit à vélo.

Libération, qui n'est pas tout à fait nul en math et en géométrie, admet que les parallèles ne se rejoignent pas. Mais le journal a reçu une mission et entendu des voix qui lui ont dit que sa tâche était de réconcilier, de faire converger les classes populaires et les écologistes. Et Libération conclut : « C'est le défi des progressistes » ! On sait ce qui est arrivé à Prométhée.

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