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Le bureau d'études canadien BCA prévoit une récession mondiale pour 2012.
Le bureau d'études canadien BCA prévoit une récession mondiale pour 2012.
©Reuters

Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce que disent et écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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Une récession mondiale synchronisée est ce qui nous attend en 2012. Telle est la prévision de Chen Zhao, le chef économiste du bureau d’études canadien BCA. A court terme il estime qu’il faut une intervention rapide de la Troika (BCE, Union européenne, FMI) pour éviter que la situation européenne ne contamine le monde entier.

L’Europe est en train de vivre l’équivalent d’un accident ferroviaire au ralenti.

Malheureusement, ce n’est que quand tous les wagons des pays se seront encastrés les uns dans les autres que les décisions seront prises et acceptées par les opinions. Keith Wade, économiste en chef de Schrodersestime que la situation est si grave qu’elle ne peut être traitée qu’au niveau du FMI.

La fatalité de la convergence franco-allemande

La France devra faire 30 milliards d'euros de vraies économies quel que soit le prochain gouvernement. C’est le chiffrage auquel aboutit Thierry Breton Président d’Atos et ancien Ministre de l’Economie de 2005 à 2007, dans une interview au Nouvel Economiste. Ce sera un exercice très difficile, car  les lobbies seront tous en embuscade. Il pense que le retour à l’équilibre des finances publiques en France ne sera pas au mieux possible avant 2018-2020.

"En France, seule l’industrie peut apporter de la croissance et des emplois", a expliqué Michel Rousseau, président de la Fondation Concorde dans le cadre du deuxième Forum des Think Tanks qui s’est tenu à la Sorbonne. Pour lui, le coup de grâce de la compétitivité française serait l’abandon du nucléaire,  qui ferait fortement augmenter le coût de l’électricité. Ce serait l’équivalent du choc pétrolier de 1973. "Il faudrait un plan start up" a proposé Agnès Verdier Molinié de la Fondation iFRAP. L’état selon elle aime trop les grandes entreprises mais pas assez les PME.

Les lois Hartz qui ont réformé en Allemagne le marché du travail  en 2003 commencent à faire l’objet de débat en France. Le sujet est traité notamment dans leur livre « France Allemagne. L’heure de vérité » par Bernard de Montferrand et Jean-Louis Thiérot.  L’idée défendue courageusement à l’époque tenait en quelques mots : « Même un travail mal payé et inconfortable est préférable à une non activité financée par les transferts sociaux ».

Fiscalité

Surtaxer le capital affaiblirait encore notre compétitivité. Christian Langlois-Meurinne, gérant commandité de IDI Groupe, explique dans un article du Figaro que l’entrepreneur qui prend 100% du risque ne pourra garder qu’un peu moins du quart du profit généré, l’état s’appropriant le reste. Sa démonstration est claire. L’épargne investie en actions subit une première taxation au niveau de l’impôt sur les sociétés (33,4%). Elle en subit une deuxième au niveau de la personne physique lorsqu’elle fait l’objet d’une distribution (37,5%) ou d’une plus value(32,5%). Donc au total une imposition à 57% en moyenne déjà supérieure à la dernière tranche actuelle de l’impôt sur le revenu. Si l’on augmente la dernière tranche d’imposition des revenus du capital à 57,5% au-delà de 500 000 euros, on arrive à un taux de taxation d’environ 70%. Si l’on ajoute la cas échéant l’ISF au taux de 0,50% cela ampute encore de 15% le revenu …CQFD

La Belgique n’est plus ce qu’elle était sur le plan fiscal. Bruxelles qui est la terre d’asile pour de nombreux contribuables ne souhaitant plus payer l’ISF, risque selon Philippe Bruneau, président du Cercle des Fiscalistes. Un projet prévoit l’instauration d’un ISF à 0,5% pour les patrimoines à partir de 1,2 million d'euros et  relèvement de la taxe sur les plus values de 15 à 20% contre 31,3% en France.

L’Afrique et les marchés émergents source de croissance

 L’Afrique est l’avenir de l’Europe. C’est la position qui a été largement débattue au cours du dernier séminaire Afrique : la nouvelle frontière organisée  à l’Hôtel Salomon de rothschild par CM-CIC Securities. Dominique Lafont, patron de l’Afrique chez Bolloré et Olivier Marzloff, secrétaire général de la CFAO sont les deux sociétés côtées qui permettent de participer à la croissance du continent.  

Allocation d’actif

Les marchés émergents sont valorisés 35% de moins que leur valeur historique. Telle est l’opinion de David Donabedian gérant chez Atlantic Trust. Son opinion est largement partagée par Jim O’Neill patron de Goldman Sachs Asset Management et inventeur du concept de Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine)

L’indice américain S&P 500 pourrait encore baisser de 40%. C’est ce que prévoit Mark Spitznagel gérant du fonds Universa. Il met en œuvre pour ses clients investisseurs la théorie de Nassim Taleb sur les « Black Swans » qui sont des moments extrêmes par lesquels passent les marchés (Black Monday 19/10/1987 -20% ; Faillite de Long Term Capital Management 23/09/1998 -13,4% ; Attaques terroriste de New York 11/09/2001-13,5% ; Faillite de Lehman Brothers -40,8%). Dans une interview à Bloomberg Markets il explique qu’avec 68,3M de capitaux gérés il peut prendre une position à la baisse d’un montant notionnel de 6Md$.

 Diminuer l’allocation de son portefeuille en actions, est ce que recommande Graham Secker, analyste chez Morgan Stanley. Pour lui le scepticisme des marchés à l’égard de l’Europe est tout à fait justifié.

 Or, John Paulson un des gérants de hedge funds parmi les plus suivis de New York a vendu un tiers de sa position en métal Jaune. Les mauvaises langues disent que c’est pour payer les pertes sur certains de ses investissements notamment en Chine.

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