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Dati/Fillon : 
le choc des cultures politiques
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EDITORIAL

L'ancienne garde des Sceaux est entrée en guerre contre le Premier ministre et le fait savoir. Tous deux cherchent à obtenir le siège de la 2e circonscription de Paris pour les législatives de 2012.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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La virulente sortie de Rachida Dati contre le Premier ministre lorsqu’il a annoncé son intention de se présenter aux prochaines législatives dans la circonscription que brigue la maire du septième arrondissement n’en finit pas d’agiter le sérail parisien. Avec, au cœur du chahut ambiant, une question en manière d’énigme : pourquoi Dati a-t-elle cogné aussi fort ?


Rappelons succinctement les accusations portées par la députée européenne. D’abord, Fillon serait un parachuté choisissant d’abandonner les Sarthois pour se faire élire dans un fauteuil. Ensuite, il aurait « acheté » Jean Tibéri, qui contrôle une partie importante de la 2e circonscription, en facilitant la nomination de son fils Dominique au ministère des Finances contre l’avis de Bercy. Enfin, l’homme de Matignon se serait rendu responsable d’une sorte de trafic d’influence en recrutant à son cabinet une femme, Anne Faguer, chargée de préparer sa campagne dans la capitale ! Une charge inouïe, fondée sur quelques éléments tangibles et beaucoup d’extrapolation, que la gauche n’avait pas osée.

Alors, pourquoi? Les experts en billard à trois bandes susurrent que derrière Dati, Jean-François Copé tirerait les ficelles afin d’affaiblir le Premier ministre, son rival dans la perspective de la présidentielle de 2017. Tarabiscoté. Avec risque, pour le patron de l’UMP, de se retrouver dans la position de l’arroseur arrosé. Depuis le début de la semaine, Copé tente de déminer les conflits qui s’accumulent à l’UMP-Paris sans certitude d’y parvenir. Si scission il advenait, notamment au groupe UMP du Conseil de Paris, cet échec serait aussi le sien. Les complotistes apportent une autre réponse à the question embarrassante. Rachida Dati détiendrait des informations, voire une arme fatale, redoutée par le chef de l’Etat lui-même. D’où cette audace insensée rendue possible par une protection absolue venue d’en haut.

Pour ma part, je crois surtout que Rachida Dati n’a jamais respecté les codes traditionnels de la vie politique française. Et ce, pour deux raisons : elle n’est pas issue du même milieu que ses pairs, n’a pas bénéficié des mêmes réseaux ni suivi le même cursus ; et l’homme qui l’a formé en politique, Nicolas Sarkozy, s’est imposé en son temps en bousculant ces fameux codes. Quand d’autres à sa place rentreraient à la niche dés que le Premier ministre hausse le ton, Rachida Dati s’énerve, éructe, menace. La « grenade dégoupillée », comme on la surnomme de plus en plus, fait peur.

Certes, le rapport de forces semble a priori en sa défaveur. Mais on l’a vue, par le passé, retourner des situations très compromises. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui passe pour être son « officier traitant » depuis 2007, est déjà à la manœuvre afin de trouver une solution de compromis avec l’incontrôlable icône médiatique.

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