Rachida Dati : "On ne peut plus faire Paris contre les Parisiens"

Atlantico.fr : Anne Hidalgo a dévoilé mardi son plan pour un "Paris 100% recyclable" en proposant de supprimer 60 000 places de stationnement pour faire plus de place au vélo. Que pensez-vous de ce plan? 

Rachida Dati : Et où iront stationner les résidents qui ont payé leur abonnement résidentiel ? Que feront les personnels soignants qui viennent à domicile ? Et comment aller chercher ses parents âgées ou ses enfants en bas-âge ? Quel mépris pour les artisans et les commerçants qui rendent service aux Parisiens tous les jours. A chaque fois, l’équipe sortante prend ses décisions sans aucune vision globale, sans aucune étude d’impact, sans se poser la question des conséquences de ses décisions autoritaires. Les Parisiens sont lassés par ce dogmatisme qui a dégradé leur qualité de vie. Paris doit retrouver de la sérénité et cesser d'être le lieu du stress, des altercations, des morts même sur le bitume.

Interviewée sur la chaîne d'information BFM TV, vous avez accusé Mme Hidalgo d'opposer les Parisiens les uns contre les autres. Pourquoi?

L'espace public est devenu une zone de lutte les uns contre les autres, cyclistes contre automobilistes, trottinettes contre piétons, et embouteillage et perte de temps pour tous. Sous couvert de mixité sociale, Anne Hidalgo a créé des dynamiques de ghettos dans certains quartiers totalement abandonnés. Et, au final, chacun se replie dans son quartier ou son arrondissement. Le Paris d’Anne Hidalgo, c’est le Paris du plus rien en commun. Le Maire doit permettre aux Parisiens de retrouver un espace public, sûr, propre, régulé, serein, où chacun trouve sa place. C’est la première étape pour recréer du lien.

Les sondages vous placent en deuxième position dans les intentions de votes pour la mairie de Paris. L'écologie et la mobilité sont des thèmes incontournables de cette campagne. Quelles mesures proposez-vous pour faciliter le transport des Parisiens tout en gardant à l'esprit leurs préoccupations environnementales?

Un plan de mobilité doit être pensé à l’échelle de Paris jusqu’au Grand Paris, en tenant compte de tous les modes de déplacement sans les opposer les uns aux autres. Je souhaite que ce plan de mobilité soit élaboré avec des experts, des usagers, les maires d’arrondissement et ceux des communes limitrophes pour être ensuite soumis aux Parisiens. On ne peut plus faire Paris contre les Parisiens. Aujourd’hui, une majorité de Parisiens est écœurée. Il n’y a jamais autant de collectifs de riverains et d’associations qui se sont créés sous la dernière mandature pour contester les aménagements ou les projets d’Anne Hidalgo.