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Quand Madonna était une inconnue qui ne souhaitait pas faire carrière dans la chanson et Patrick Hernandez un chanteur mondialement célèbre…
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Bonnes feuilles

Patrick Hernandez est l’auteur de l’indémodable tube disco Born to be Alive sorti en 1979. Écoulé à plus de 25 millions d’exemplaires, "Born" a obtenu 54 disques d’or et est classé troisième tube le plus vendu de tous les temps aux États-Unis. Dans ce livre autobiographique, le chanteur revient sur son incroyable vie et le destin de ce titre phare auquel personne ne croyait au départ mais qui va lui permettre en quelques mois de devenir... millionnaire. Extrait de "Alive !" de Patrick Hernandez, aux éditions Louis Mareuil 2/2

Patrick Hernandez

Patrick Hernandez

Patrick Hernandez est l’auteur de l’indémodable tube disco Born to be Alive sorti en 1979. Écoulé à plus de 25 millions d’exemplaires, « Born » a obtenu 54 disques d’or et est classé troisième tube le plus vendu de tous les temps aux États-Unis. Dans le livre ALIVE !, Patrick revient sur son incroyable vie et le destin de ce titre phare auquel personne ne croyait au départ mais qui va rapidement devenir un succès mondial.

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In bed with Madonna ?

À l’époque où nous organisions la promotion de Born to be Alive pour les États-Unis, nous avions lancé un casting pour recruter une trentaine de danseurs et de danseuses. Durant deux jours, mes producteurs et moi avons auditionné près de 150  candidats à New  York. Chacun devait montrer ce qu’il savait faire  : chanter, danser ou jouer la comédie. Parmi les postulantes figurait une jeune femme du nom de Louise Ciccone qui se faisait appeler Madonna. Elle se présenta dans la grande salle vêtue d’un petit débardeur et d’un pantalon de jogging. Elle portait des cheveux bruns coupés courts qui la faisaient ressembler à une punkette. Elle commença par une démonstration de danse très réussie puis répondit à nos questions. Elle évoqua sa jeunesse à Detroit, admettait sans se plaindre qu’elle tirait un peu le diable par la queue. Elle était décontractée et faisait preuve de beaucoup d’humour. Lorsque nous lui avons demandé une chanson, elle commença par refuser :

— Je ne sais pas chanter, affirma-t-elle. Moi mon truc, c’est la danse avant tout ! Je rêve aussi de faire du théâtre ou du cinéma, mais la chanson ce n’est pas pour moi…

Devant notre insistance, elle finit par se lancer dans une interprétation de Jingle Bells tout en mimant les paroles de façon très drôle. Nous étions conquis. Le soir même, alors que nous faisions le bilan des candidatures, la décision de l’embaucher s’imposa d’elle-même. En raison de l’originalité de sa personnalité, elle n’était pas destinée à un job de danseuse : les producteurs avaient d’autres projets pour elle. Elle eut droit à un traitement de faveur. Durant notre séjour aux États-Unis, elle était logée avec nous dans les palaces. Elle n’a jamais été intégrée à la troupe pour les shows télévisés. Certains ont prétendu par la suite qu’ils l’avaient vue danser derrière moi mais c’était faux. Aujourd’hui encore, nombre de personnes, y compris des producteurs de télévision, soutiennent qu’ils ont vu Madonna à mes côtés lors d’émissions de l’époque. Sur internet, des vidéos circulent même sous le titre "Born to be Alive avec Patrick Hernandez et Madonna". Évidemment, Madonna n’est visible sur aucune d’entre elles. Van Loo et Pellerin ne voulaient pas abîmer son image en l’utilisant comme second couteau : ils voulaient lui faire enregistrer un disque et faire d’elle une star. Parmi les trente-cinq danseurs qui avaient été sélectionnés pour la promo américaine, les producteurs décidèrent de repartir en Europe avec les huit meilleurs pour continuer la collaboration. Madonna fut aussi du voyage. Les huit danseurs et danseuses ont été logés dans la villa de Van Loo à Mouscron, Madonna s’est installée à Paris dans l’appartement de Pellerin, où j’habitais aussi à l’époque lorsque je n’étais pas en déplacement. Pellerin et Van Loo avaient dans l’idée de faire fructifier le succès de Born to be Alive en lançant de nouveaux artistes sous leur propre label.

Pour eux, Madonna avait l’étoffe d’une vedette. Elle-même était convaincue de son destin. Elle répétait souvent qu’elle serait une star. Elle me disait  : "Aujourd’hui c’est toi, demain ce sera moi". À l’époque, cela me faisait rire. Elle prenait tous les jours des cours de danse aux Halles et se promenait dans Paris. La convaincre qu’elle pouvait chanter prit un peu de temps. Pourtant, elle le faisait instinctivement pour m’accompagner lorsque je jouais des chansons des Beatles à la guitare. Elle trouvait le bon rythme et parvenait à modifier sa voix en fonction des airs. Nous passions du temps ensemble en fonction de mon agenda promotionnel. Une complicité s’est établie entre nous. Elle me suivit lors d’un voyage organisé par la presse en Tunisie, durant lequel nous avons posé ensemble pour une série de photos. Sur les clichés, nous prenions des airs amoureux en nous tenant la main. Les producteurs avaient en tête de jouer sur une éventuelle liaison entre nous pour lancer sa carrière quand elle sortirait son disque. À l’époque, Madonna était une inconnue et moi un chanteur mondialement célèbre…

Extrait de "Alive !" de Patrick Hernandez, publié aux éditions Louis Mareuil, octobre 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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