Quand les entrepreneurs de la Silicon Valley déclarent la guerre à Donald Trump...<!-- --> | Atlantico.fr
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e grande partie des champions de la Silicon Valley ont depuis deux semaines changé d’attitude vis-à-vis des élections présidentielles.
e grande partie des champions de la Silicon Valley ont depuis deux semaines changé d’attitude vis-à-vis des élections présidentielles.
©REUTERS/Ralph Orlowski

Atlantico Business

Inimaginable en France : des chefs d’entreprise de la High Tech brisent le silence et cassent leur tirelire pour barrer la route à Donald Trump.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Facebook, Google, PayPal, Spotify (leader mondial de streaming musical), Kleiner Perkins (fonds d’investissement)... Une grande partie des champions de la Silicon Valley ont depuis deux semaines changé d’attitude vis-à-vis des élections présidentielles.

Toutes ces entreprises et leurs richissimes fondateurs ont mobilisé leurs moyens techniques pour inviter les Américains à aller voter à la présidentielle. Facebook par exemple a passé des messages explicites pour aller voter. Parallèlement, les propriétaires de grosses entreprises du digital ont signé des chèques monstrueux pour faire la guerre à Donald Trump.

C’est spectaculaire et intéressant parce que c’est nouveau. Aux Etats-Unis, les entreprises participent financièrement aux campagnes électorales. Mais la Silicon Valley était restée, jusqu'à maintenant, très neutre. Les gens de Google, de Microsoft (Bill Gates), de Facebook votaient mais c’était leur problème personnel. Ils expliquaient que la politique ne pouvait pas changer grand-chose et que leur mission à eux était de changer le monde par leurs produits, leurs technologies.

Et cette année, depuis quinze jours, ils disent qu’il y a un danger pour l'Amérique et pour le monde si Donald Trump devenait président de la République.

Donc ils sortent de leur habituelle neutralité. D'un côté, ils font campagne pour que les Américains ne se démobilisent pas et aillent voter. De l’autre, ils paient à prix d’or des spots pour Hillary Clinton.

Autre point intéressant : les patrons de la Silicon Valley rejoignent ceux de Wall Street dans ce combat contre Trump, alors que Wall Street était plutôt républicain. Ils avaient boudé Obama. Cette fois-ci, ils se sont mobilisés pour Clinton.

L'opposition à Donald Trump ne vise pas forcément la politique qu'il pourrait appliquer, mais son image, sa vulgarité, son caractère, ses propos incorrects et mensongers, ses attaques en-dessous de la ceinture, etc.

Le monde du business américain, qui est pourtant une caricature mondiale du pragmatisme, est devenu très sensible à l’image que représente le Président pour l’Amérique. Sous cet angle, ils considèrent que Barack Obama - pour lequel ils n’ont pas voté - a fait le job. Ils estiment que Donald Trump n’est absolument pas à la hauteur des enjeux.

Alors personne ne sait si cette mobilisation générale de la Silicon Valley va être déterminante dans le résultat final ; on perçoit déjà que dans les sondages, Hillary Clinton est repassée devant Trump dans les intentions de vote.

On a du mal, toutefois, à imaginer une mobilisation équivalente en France. D'abord parce que la loi fixe des plafonds aux dépenses de campagne. Ensuite parce que les patrons, par culture, essaient d’afficher une neutralité politique vis-à-vis de leur personnel, de leurs clients et de leurs actionnaires.

Mais ça c'est la théorie, parce que pour les élections de 2017 en France, on est bien parti pour voir des patrons français sortir de leur réserve. Ils sont présents dans les états-majors comme jamais ils ne l'ont été. A droite, ils entourent plutôt François Fillon et Alain Juppé. A gauche, ils n'ont principalement de goût que pour Emmanuel Macron. 

Rien n'est encore officiel, tout est souterrain. Mais pour que le soutien soit public, il faudra sans doute changer la loi. 

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