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Quand le "spectre du 21 avril" remplace les "heures les plus sombres de notre histoire"  …
©Reuters

Hou ! Hou !

Vive le spectre : il est tout nouveau tout beau. A bas les heures : elles sont usées jusqu’à la corde.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un spectre, c’est, en apparence, terrifiant. Il apparaît et les petits enfants, blêmes de terreur, se blottissent dans les bras de leurs parents. Il avance, et sur son passage, hommes et femmes se signent pour exorciser le retour d’un revenant. Rien de pire, donc, qu’un spectre ? Si : les heures les plus sombres de notre histoire !

Ces heures-là, on nous en gave depuis des années. Un succès électoral du Front National et elles s’abattent sur nous, chape étouffante et mortifère. Ça fait si longtemps qu’on vit avec elles qu’on a l’impression d’être un vieux couple. "Le spectre du 21 avril", lui, aussi terrifiant soit-il, a quelque chose de juvénile et de neuf. Et en plus, contrairement aux "heures les …", il a une durée de vie limitée : il tirera sa révérence dès le premier tour des présidentielles 2017. Certes, des esthètes particulièrement difficiles feront la fine bouche. Le spectre a en effet l’aspect vieillissant et grimaçant d’un certain Jean-Marie le Pen qui, le 21 avril 2002, barra la route du deuxième tour de l’élection présidentielle à la gauche représentée par Lionel Jospin. Pas très sexy tout ça ! En même temps, on ne peut négliger le fait que le spectre s’est rajeuni et féminisé avec Marine Le Pen – et qui sait – en 2022, avec la encore plus fraiche Marion Marechal Le Pen. La réapparition du spectre mobilise politologues, experts et spécialistes des instituts de sondage. Ils sont à peu près tous d’accord sur le diagnostic : une progression lente mais certaine – inéluctable ? – du Front National. C’est un peu court. Et même très court. Car il faut quand même s’intéresser à ce qui dépérit en même temps que poussent les fleurs réputées vénéneuses du 21 avril.

En bonne logique – et la gauche depuis Mitterrand a longtemps parié dessus – la progression du parti d’extrême droite aurait dû par effet de voisinage et d’attirance idéologique nuire à la droite classique. Or, celle-ci continue à jouir d’une insolente santé. Et patatras ! c’est la gauche qui s’étiole et s’effondre.

Pleure, ô mon PS bien aimé ! Un crêpe noir barre l’immeuble de la rue Solferino. Et dans toutes les sections de ce parti, c’est le glas, lugubre et lancinant, qui sonne.La gauche meurt et … se rend. Empoisonnée par ses trahisons et ses mensonges, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Un zombie malade et vacillant. Le spectre, le vrai spectre, c’est elle.

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