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Pierre Gattaz misogyne ? Quand Laurence Parisot ne sert pas la cause des femmes
©REUTERS/Benoit Tessier

La revanche d'une blonde

Les accusations de l'ancienne présidente du MEDEF contre son successeur, en plus d'être contre-productives, sont typiques d'une tendance consistant à vider les mots de leur sens.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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En écoutant la dernière interview de Laurence Parisot, nous avons appris qu’elle envisageait de faire de la politique ; louable aveu du besoin de se sentir indispensable au bien du pays. Ce n’est toutefois pas une raison pour qu’au sein du monde dit "patronal" on se mette à adopter des mœurs de la classe politique que les Français déplorent et réprouvent. Le spectacle parfois désolant de l’Assemblée nationale où des députés s’invectivent serait donc contagieux.

Une certaine tradition au contraire que nous pourrions qualifier de savoir-vivre consistait pour les derniers présidents du CNPF puis du MEDEF à observer un devoir de réserve face à leurs successeurs. C’est ce qu’ils ont tous respecté.

"La critique est aisée mais l’art est difficile" et on ne voit pas ce qui pourrait à l’aune d’un passé suffisamment prestigieux, permettre à l’ancienne Présidente du MEDEF de donner des leçons à son successeur dans une période très difficile avec un enjeu économique stratégique. Traiter ce dernier "d’esclavagiste" a scandalisé tous ceux qui à travers cette grave accusation se sont sentis également victimes et montrés du doigt, tant la lutte des classes est présente aujourd’hui dans le monde économique en France. Ce n’est tout simplement pas acceptable.

Probablement profondément blessé, Pierre Gattaz a rendu publique une lettre extrêmement modérée (que Laurence Parisot n’aurait pas reçue en mains propres…), dont acte.

Mais voici que le feuilleton continue, la lettre du président du MEDEF serait due, selon cette dernière, à sa "misogynie"… Rappelons que dans cette lettre Pierre Gattaz suggérait à Laurence Parisot, si elle tient à faire des commentaires dans les médias, de ne pas se prévaloir de son titre de présidente d’honneur.

Remarquons à cet égard que les anciens président de la République ont un devoir de réserve scrupuleusement observé face à leurs successeurs (ce qui est d’ailleurs valable dans un sens et pas dans l’autre !). Le président de la République en exercice semble s’attribuer lui, le droit tous les matins de fustiger son prédécesseur !

Il est profondément navrant qu’en France nous nous lancions en permanence au visage des mots et des accusations sans aucune base réelle et qui désignent des actes ou des propos d’une extrême gravité. Il est ainsi scandaleux de traiter ou de se faire traiter de "raciste", de "misogyne" ou "d’esclavagiste"… A dénaturer ces mots, on banalise des comportements que l’éthique réprouve et qui sont passibles de condamnations en justice. Ces "insultes" lancées dans les médias (pour être considéré comme un bon client et être réinvité ?) enfoncent la France dans une dépression et un rapport à l’autre navrant.

On pourrait dans le même ordre d’idée s’offusquer de ce que le président de la République (sur la même antenne que Laurence Parisot) critique le même Pierre Gattaz sur son salaire ; c’est vraiment s’abaisser à un triste niveau, surtout en s’appuyant exclusivement sur le Canard Enchainé ! (seule source élyséenne ?). La société Radial que dirige Pierre Gattaz a fait une croissance en 2013 de 33% (inadmissible pour le chef de l’Etat qui aurait dû applaudir des deux mains). Chaque salarié de Radial a touché un intéressement proportionnel et le PDG (propriétaire de l’entreprise) s’est attribué ainsi que le prévoyaient les conditions de gouvernance un bonus indexé  et validé par la gouvernance de son entreprise. Une telle croissance c’est exactement ce qu’il faut souhaiter à toutes les entreprises de France qui, de plus, exportent.

Que cachent ces mauvais procès de mauvaise foi ? Laurence Parisot et François Hollande sur "la même longueur d’ondes" ont flingué à bout portant le représentant des entrepreneurs français ! De telles mesquineries sont de nature à décourager l’initiative et l’esprit d’entreprise ; et que dire de la fameuse "confiance" objet de tant d’attention pour faire croire à un pacte de responsabilité ? Pitoyable et déconcertant.

Quant à l’accusation de misogynie, je peux la démentir personnellement en tant que femme (et blonde !) puisque je n’ai jamais été aussi bien considérée et écoutée au MEDEF qu’aujourd’hui par son président.

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