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Quand Emmanuel Macron ose arracher le masque des antisionistes
©Valery HACHE / AFP

Vel d'hiv', le choc des mots

Il l'a fait avec des paroles résolues. Elles sonnent juste.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand Emmanuel Macron se rendit en avril dernier au mémorial de la Shoah, rue Geoffroy l'Asnier, nous fumes quelques 'uns à y voir une manœuvre électoraliste. On lui reprocha, moi y compris, d'utiliser les morts juifs contre Marine Le Pen qui lui disputait le poste présidentiel. Peut-être avions nous tort. Et en tout cas, les mots utilisés contre lui furent tout à fait excessifs. 

Le candidat Macron est devenu le président Macron. Et c'est à ce titre qu'il a prononcé, pour le 75ème anniversaire de la rafle de Vel d'Hiv, un discours qui fera date. Jamais avant lui personne n'avait parlé de la sorte. 

"Macron dans les pas de Chirac" titra la presse. Une expression timorée car le chef de l'Etat est allé beaucoup, beaucoup plus loin concernant la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français, dans la déportation des juifs de France. "Vichy ne vient pas de rien" a-t-il déclaré. En effet Vichy, c'est le triomphe des Camelot du Roi, des Croix de Feu, et d'autres ligues fascisantes et antisémites. Une revanche, ardemment désirée, sur l'affaire Dreyfus. 

Vichy ce sont des dizaines de milliers de gendarmes et de policiers obéissants aux ordres y compris les plus abjects, du pouvoir pétainiste. Vichy ce sont des centaines de milliers de fonctionnaires dociles et le plus souvent serviles. Vichy ce sont des magistrats aux ordres qui, sans états d'âmes, expédiaient des résistants à la guillotine. 

Vichy, c'est -écrivons le pour évacuer tous les débats spécieux et mensongers sur les pressions allemandes auxquelles le malheureux maréchal Pétain aurait obtempéré- l'infâme statut des Juifs promulgué dès 1940 sans que les occupants n'en aient fait la demande. Vichy c'est évidemment, à ce moment-là, la France. Une France répugnante mais la France quand même. Comme l'Allemagne hitlérienne était également l'Allemagne. Comme l'Italie fasciste de Mussolini fut l'Italie. 

Mais à quoi bon, entend-t-on, remuer les plaies du passé ? Or Macron a aussi parlé du présent, de la France d'aujourd'hui. Il a pendant la cérémonie égrené des noms. Pas ceux des Juifs parqués au Vel d'Hiv : il y en avait sans doute trop. Il a évoqué, en les citant, les assassinés d'aujourd'hui. En commençant par Ilan Halimi et en finissant par Sarah Halimi, celle dont personne ne veut parler, tuée par un homme qui récitait des sourates du Coran pendant qu'il la massacrait. 

Et il est allé encore plus loin en déclarant que "l'antisionisme c'était l'antisémitisme réinventé" ! Peut-être que ça donnera un peu de courage à nos hommes politiques, y compris ceux de son propre camps, Castaner, Darmanin, Philippe. Tous portaient jusqu’à maintenant un double badge : "touche pas ma banlieue", "touche pas mon islam". 

Dans cette liste, nous avons volontairement oublié la reine des neiges (nous avons nommé Marlène Schiappa) car on sait combien elle est ombrageuse. Nous attendons maintenant les prochaines réactions gouvernementales quand l'extrême gauche manifestera en criant "mort aux sionistes " côte à côte avec la jeunesse de banlieue qui hurlera (mais en arabe seulement) "mort aux Juifs"… 

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