Quand Christian Simonpietri photographie Mitterrand, il ressent combien une campagne électorale est une manipulation<!-- --> | Atlantico.fr
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Christian Simonpietri a réalisé cette photo à Marseille en 1974.
Christian Simonpietri a réalisé cette photo à Marseille en 1974.
©Christian Simonpietri

Bonnes feuilles

Cet ouvrage est préfacé par Michèle Cotta : "Goût du pouvoir et aussi goût de l’intimité : mieux sans doute que ses nombreux biographes, ces photographes, dans l’oeil de leur objectif, ont su chercher François Mitterrand, le trouver, le fixer entre ces deux pôles contradictoires, personnel et présidentiel." Extraits de "Mitterrand par les grands photographes", de Richard Melloul, aux éditions Fayard 1/2

Richard  Melloul

Richard Melloul

Né en 1949, Richard Melloul débute comme laborantin à l’agence Dalmas puis entre à Gamma en mai 1968 et devient photographe a la création de Sygma en 1974. Il couvre un grand nombre de reportages et se spécialise dans le portrait.

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Christian Simonpietri 

Il paraît que François Mitterrand a dit un jour : « La dictature du micro est aussi celle des idiots. » C’est peut-être parce que moi-même je ressentais, déjà à cette époque et avec une profonde gêne, ce qu’une campagne électorale pouvait comporter d’immense manipulation que j’ai pris cette photo.

Toutes idéologies confondues, je n’aimais pas le milieu politique. Trop hypocrite pour moi. De ce fait, je ne prenais aucun plaisir particulier à le photographier, à l’écouter de mes yeux selon l’idée que je m’en fais. C’est vrai pour cette photo d’avril 1974, comme ce le fut pour les autres sujets d’actualité politique que j’ai eu à couvrir. Meetings ou conférences de presse, quand l’agence me demandait un sujet de ce type, je faisais ce travail par obligation. Il me paraissait normal d’accepter cette contrainte alors que j’avais eu la chance de partir juste avant pour un grand reportage et que je préparais le suivant. Mais si vous me demandez ce qui m’a le plus intéressé entre la l’évolution de la situation dans le Sinaï ou au Pakistan et les discours des politiciens… Non vraiment, la politique n’était pas ma route.

Je reconnais volontiers avoir complètement nettoyé de ma mémoire toute cette partie de ma carrière. L’important de ma vie de photographe, ce sont les sujets qui m’ont emmené à travers le monde ou ceux qui m’ont permis de rencontrer quelques grandes figures de la musique et du cinéma. Mais même de ces photos, je n’aime guère parler. J’ai l’impression que derrière elles se dissimule le souvenir d’un instant sacré, d’une sensation secrète. Une émotion qui n’a plus besoin de mots.

Extraits de "Mitterrand par les grands photographes", de Richard Melloul, aux éditions Fayard, 2015. Pour acheter ce livre, cliquezici.

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