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Rachel Keke assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 26 juillet 2022. En l'absence de majorité absolue pour Emmanuel Macron, l'Assemblée nationale est le théâtre d'intenses débats entre les oppositions.
Rachel Keke assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 26 juillet 2022. En l'absence de majorité absolue pour Emmanuel Macron, l'Assemblée nationale est le théâtre d'intenses débats entre les oppositions.
©BERTRAND GUAY / AFP

The show must go on…

Un spectacle affligeant et suicidaire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand on va voir Guignol, c’est pour faire rire les enfants. Quand on se rend au cirque, c’est pour s’esclaffer avec les clowns. Et quand on assiste à une comédie au théâtre, c’est pour s’amuser.

Mais quand on vote, c'est du sérieux. Ceux qui ont mis un bulletin dans l'urne lors des dernières législatives l’ont bien compris. Telle n'est pas l'opinion des abstentionnistes qui pensent que ça ne sert à rien. Le spectacle offert par les députés tendrait à leur donner raison.

Yaël Braun-Pivet qui préside tant bien que mal les débats a dit qu'elle ne voulait pas d'une Assemblée « lisse ». Elle a été servie au-delà de ses espérances !

Pour définir ce qu’il se passe au Palais Bourbon, on hésite entre une dispute dans un bac à sable et des chamailleries à la récré. Un homme, Eric Ciotti, qui veut être président des Républicains, réclame que la cravate soit obligatoire dans l'hémicycle. Grotesque ! Les députés mélenchonistes, passablement débraillés d'habitude viennent, pour se moquer du pauvre Ciotti, munis d'une cravate. Grotesque bis !

A l'Assemblée, ce qui domine c’est le bruit. Brouhahas, ricanements, claquements de pupitres. Et ceux qui font le plus de bruits ce sont les députés de la Nupes. Ils obéissent au mot d’ordre de Mélenchon : “je gueule donc je suis” ! On a même vu quelque chose  d’invraisemblable : un député macroniste faisant le salut nazi.

Les débats sur les lois n'échappent pas à la théorie du bordel ambiant. Parfois, le gouvernement est mis en minorité. Parfois les députés Horizons, supposés fidèles à Macron, votent avec l'opposition. Souvent le RN, Les Républicains et la Nupes qui n’ont rien en commun votent contre le gouvernement.

Pour survivre, Elisabeth Borne tend sa sébile aux Républicains : « à votre bon coeur s'il vous plaît ». Ça marche des fois mais pas toujours. Le bon peuple effaré regarde cette foire d'empoigne et se fâche : « j’ai voté pour ces gugusses ? »

Et le bon peuple se dit qu'on ne l'y reprendra pas et qu'il s'abstiendra en 2027. Car the show must go on va durer encore cinq ans. Putain encore cinq ans ! Macron a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée ingouvernable et gueularde. Mais il ne le fera pas : de nouvelles élections seraient pour lui encore plus catastrophiques que celles de 2022 !

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