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PV automatisés de stationnement : quand les médecins décident de supprimer des visites
©Reuters

Contre-productif

Dans une lettre adressé au maire du Mans, le Dr Terrades exprimait son ras-le-bol d’être verbalisé pour mauvais stationnement à chaque intervention chez un patient. Une situation qui est loin d’être anecdotique et qui alimente un peu plus la guerre entre les agents verbalisateurs et les pouvoirs publics.

Adrien Pittore

Adrien Pittore

Adrien Pittore est journaliste, photographe et pigiste. Il a notamment participé au recueil « Les Photos qu’on peut voir qu’au niveau district – Tome 2 » publié le 17 novembre 2017 aux éditions Petit à Petit.

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« J’ai encore été verbalisé par vos agents, avides de résultats, à deux pas de mon cabinet. Mon but n’est pas de provoquer les forces de l’ordre, mais de soigner mes patients. Que dois-je faire lorsque je ne trouve pas de place disponible autorisée ?«

Le médecin supprime ses visites

C’est la guerre entre le praticien et le maire Christophe Counil qui ne souhaite pas pour autant revenir sur sa position. En clair, il demande au praticien de « ne plus se garer sur les trottoirs. » 

Une réponse qui ne satisfait pas le médecin qui argue faire son faire travail de médecin. Face aux positions inflexibles de l’élu, le généraliste annonce qu’il supprime ses visites au domicile de ses patients. « Je leur ferai un mot, ainsi qu’aux maisons de retraite, en les renvoyant vers vous pour plus d’information » annonce-t-il dans sa lettre. 

Un procédé en pleine expansion, de même que ses dérives

Comme de nombreuses villes, Le Mans a pris des positions fortes en ce qui concerne la sécurité routière. La ville s’est d’ailleurs doté d’une voiture à lecture automatisée des plaques d’immatriculation pour verbaliser « les automobilistes qui se garent n’importe où, n’importe comment et de façon dangereuse ».

Du côté de Paris, les automobilistes ont aussi eu la surprise de voir arriver des scooter Lapi.

Ces systèmes de verbalisations sont le plus souvent l’apanage de société privée, au même titre que des sociétés privées embarqueront de nouveaux radars mobiles capables de flasher les excès de vitesse. Néanmoins, plusieurs problématiques apparaissent. Il est arrivé, au même titre que le Dr Terrades, que des ambulances, des voitures de police ou des camions de pompiers, tous en intervention, soient flashés.

De même, en Suisse, il a été question de chantage à l’amende. En clair, la société privée envoyant les dénonciations à la police proposait aux contrevenant, parfois supposés, d’effacer leur dénonciation en échange d’une certaine somme d’argent.

Ce système est-il constitutionnel ?

Reste la dernière problématique qui découle des deux précédentes : l’argument de la sécurité routière est-il toujours valable ? Officiellement, des règles sont appliquées afin que l’argument pécunier ne passe pas au premier plan. A Creil, le commissariat explique si le système Lapi prend les clichés, des agents au poste de police valident ou non l’infraction. 

En 2015, Auto Plus révélait que des policiers touchaient une prime au rendement, au nombre de PV dressés. Phénomène visible dans le service public, on peut logiquement penser, par extension, que ce phénomène touche aussi les structures privées.

En plus donc de s’attaquer sans distinction aux professions possédant une mission d’utilité publique, ce système fait passer l’idée selon laquelle l’argument financier est prioritaire face à celui de la sécurité. On en viendrait presque à se demander s’il est conforme à la Constitution. Mais bien sûr nous extrapolons. Non ?

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