PSG-Basaksehir : 5-1, le PSG se qualifie facilement pour les huitièmes de finale<!-- --> | Atlantico.fr
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Psg - Basaksehir Parc des princes racisme arbitre football ligue des champions Neymar Mbappé Demba Ba Enzo Crivelli
Psg - Basaksehir Parc des princes racisme arbitre football ligue des champions Neymar Mbappé Demba Ba Enzo Crivelli
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Champions

Au lendemain des incidents prétendument racistes, le PSG assure tranquillement sa qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Grâce à un triplé de Neymar et à un doublé de Mbappé, il s'assure un printemps Européen.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Parce que la résonnance des évènements de la veille a une portée mondiale et parce que le football se trouve à la confluence d'enjeux sociétaux, politiques et médiatiques colossaux, il est inutile de vous dire que la rencontre qui a opposé hier soir le PSG aux Stambouliotes de Basaksehir était nimbée d'une atmosphère bien particulière. Le genre de climat à même de vous rendre nerveux. Avec cette sensation étrange qui vous indique que le cadre du sport est très largement dépassé. C'est bien simple, le monde entier semblait avoir le nez à la fenêtre... Un monde scrutateur, pas forcément bienveillant et pouvant même être animé d'une curiosité pouvant tendre vers le malsain. Pas facile de jouer dans ces conditions... A fortiori lorsque la rencontre est privée de presque tout enjeu sportif (le PSG, du fait de la victoire de Leipzig sur Manchester, était déjà qualifié avant le début du match) et qu'il n'y avait que la première place du groupe à aller chercher. Pas facile donc mais hautement souhaitable et nécessaire malgré tout... Le football devant reprendre ses droits et la vie devant suivre son cours et surtout donner le change, même si celui-ci est de plus en plus bas. 

Si ce préambule a évoqué des considérations dont on se passerait, le football en aura convoqué heureusement d'autres dont on ne se lasse pas. Des choses aussi belles que légères et qui tranchaient avec le poids des circonstances. Des choses comme la première réalisation de Neymar (21e), après qu'un superbe enroulé du droit ait succédé à un petit pont de derrière les fagots... Ou encore sa dernière (50e), cette frappe sèche déclenchée à la limite de la surface après un relais avec Di Maria. 

Résumer ce match ne prendra pas longtemps et vous aurez saisi l'essentiel quand vous saurez que tout aura été trop vite pour les Stambouliotes : La circulation du ballon des Parisiens, les appels de leurs attaquants (deux félins pour l'autre), leurs dribbles ou encore l'ouverture du score... Oui, vraiment tout aura été trop vite. Et le contraste est saisissant : pour le PSG, la soirée aura été aussi tranquille que la veille avait été chaotique. Et s'il faut féliciter les Parisiens pour avoir su aborder ce match de la meilleure des façons dans les circonstances que l'on sait, nous ne pourrons pas en dire autant de leurs adversaires. Pour le reste, il faut souligner la solidité de l'ensemble du collectif Parisien (Ah ! Quand tous les pieds d'une équipe veulent bien se donner la main !) et les promesses que la défense à trois laissent augurer. 

Au rayon des satisfactions individuelles, il est évident qu'il faut relever en premier la prestation de Neymar. Lorsqu'il est dans de telles dispositions, il crève les yeux que le Brésilien fait partie de la crème la plus fraîche. Sinon, nous aurons accueilli les buts de Kylian Mbappé comme on reçoit de bonnes nouvelles... Le pénalty qu'il transforme (41e) et son but marqué de près (62e) mettant un terme à une disette de près d'un an en Ligue des Champions. Oh, il n'y a pas là de quoi être vraiment surpris... il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas marqué qu'on sentait bien que sa faim était proche... Citons encore les deux passes décisives de Di Maria et l'apport indiscutable de Verratti, lequel est certainement le meilleur joueur du monde lorsqu'il joue... au sol (!). De toute évidence, le petit Italien possède cette capacité rare qu'ont les meilleurs de transformer le jeu de leur équipe. Quand il est en pleine possession de ses moyens, le regarder jouer est un régal.

Somme toute, le PSG n'aura donc pas laissé grand-chose aux turcs, si ce n'est un but chanceux marqué par Topal (57e). Un but que l'on pourrait facilement comparer à un pourboire de dictateur.

Parce que toute une saison peut tenir dans une crise (et vice versa), on peut dire que le PSG s'en est évitée une belle en se qualifiant. Placés dos au mur après un début de phase de poules très compliqué, les parisiens ont donc fait ce qu'il fallait, c'est-à-dire signer trois victoires à la suite, pour arracher de haute lutte leur billet pour les huitièmes de finale. Le genre de triptyque qui pourrait s'avérer fondateur pour peu qu'ils sachent capitaliser là-dessus. 

Et puisque sonne l'heure du premier bilan, commençons par féliciter les Parisiens pour ce qu'ils viennent d'accomplir. Depuis l'arrivée des Qatariens en 2011, ils ont toujours su accéder aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Le respect de cette splendide tradition en dit long sur leur permanence au plus haut niveau. Chapeau ! Car ce n'est pas donné à tout le monde. Au-delà de l'aspect purement sportif, il faut aussi insister sur l'importance de cette qualification sur le plan financier. La balance est simple : une élimination aurait couté au bas mot 50 millions d'Euros quand la suite de l'aventure en rapportera, au minimum, 34... 

Il ne vous aura pas échappé non plus que le parcours de cette équipe lui ressemble beaucoup. C'est pourquoi le monde des suiveurs du PSG se divise ce matin en deux catégories : 

D'un côté les supporters optimistes qui verront dans ce cheminement tourmenté la force mentale d'une équipe capable de se relever de presque tout...

De l'autre les sceptiques compulsifs qui ne garderont que les carences des uns ou les insuffisances de l'ensemble en criant au miracle. Il faudra néanmoins attendre le mois de Mars pour départager les membres des deux camps...

Nous ne pouvons nous quitter sans évoquer des choses moins légères tant il est bien évident que ce match, certes bien agréable, n'aura pas pu nous faire oublier l'essentiel ou craindre le pire. 

L'essentiel, c'est bien entendu qu'il est inacceptable d'entendre des propos racistes sur un terrain de sport comme partout ailleurs... 

Le pire, c'est la crainte de l'instrumentalisation, de la recherche du bouc émissaire et de la récupération d'une soirée riche de symboles...  Car vous ne m'enlèverez pas de l'idée qu'il est permis de mettre en doute la pertinence du cas en question. Et je m'interroge : ne serions-nous pas en présence d'une bavure arbitrale extrêmement maladroite plutôt que face à un acte raciste délibéré ? Malheureusement, ce matin, d'autres questions vertigineuses s'invitent au moment où on peut craindre que la volonté d'aboutir à un verdict puisse primer sur la recherche de la vérité :

Les faits, comme les mots, sont-ils les mêmes pour tous ?

Si la vérité saute aux yeux de certains, ne risque-t-elle pas d'en aveugler d'autres ?

Si le bon jugement est une petite chose très fragile, ne risque-t-il pas de rétrécir au lavage de cerveau ?

Je vous laisse juge... et en vous disant cela, j'ai bien conscience de ne pas vous faire un cadeau.

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