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Programme économique PS : pour la presse étrangère, la sauce hollandaise aura du mal à prendre
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Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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La nouvelle politique de la BCE, conduite par Mario Draghi lui permet de remplir le rôle de prêteur en dernier ressort, qui lui était interdit par ses statuts. Pour Roger Cohen « Globalist » du International Herald Tribune, cette évolution est vraiment à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy qui n’a pas ménagé ses efforts pour faire évoluer la position d’Angela Merkel…

Les investisseurs ontdésormais les grandes lignes du programme du candidat socialiste. Pour Hugh Carnegy du Financial Times, il s’agit non seulement de taxer les « riches », les grandes entreprises et les banques, mais surtout de renégocier le pacte fiscal européen dès son arrivée à l’Elysée. The Economist est de son côté encore plus direct. Le titre de l’article consacré à François Hollande est « Un rêveur socialiste à la sauce hollandaise ». Pour le grand magazine britannique, il est curieux de désigner « la finance » comme adversaire quand on va avoir autant besoin des marchés pour financer son budget dans les cinq prochaines années. Sur le sujet de la finance « sans nom et sans visage qui est le véritable adversaire », Eric Le Boucher des Echos, fait remarquer que l’ennemi sans visage emploie beaucoup de personnes qui en ont un. Il réclame un débat sérieux sur un sujet sérieux qui doit être selon lui sans complaisance, mais aussi sans effet de bouc émissaire…

Dans l’intervention de Nicolas Sarkozy, les investisseurs ont bien compris qu’il était convaincu que la libéralisation du système financier était à l’origine des désastres actuels. Charles Gave sur son blog, fait remarquer que 1/ de nombreux libéraux dont lui, se sont, en son temps, élevés contre la déréglementation financière 2/ Les ennuis de la France ne viennent pas d’un excès de déréglementation des banques, qui est le secteur économique déjà le plus régulé qui soit, mais du simple fait que nos hommes politiques, de droite comme de gauche, n’ont pas voté un seul budget en équilibre depuis 1973… 

Secteurs : la banque risque de devenir un service public

Le secteur bancaire européen a réalisé une très bonne performance en janvier avec Commerzbank (+45,5%), Erste Group (+29,70%), Société Générale (+20,6%) et BNP Paribas (+14,8%. Le secteur va être progressivement transformé en France en service public offrant à ses actionnaires des retours sur investissement bien inférieurs à ceux des dix dernières années estime Gildas de Nercy, Directeur de la Recherche de Exane Derivatives.Les nouvelles régulations coûteront très cher aux banques. Pour lui, nous sommes actuellement dans une phase d’ajustement douloureux, mais encore absorbable. Les modifications réglementaires vont ensuite obliger les banques à financer leurs états respectifs, ce qui devrait rendre la détention d’actions bancaires nettement moins intéressantes.

Les PartenariatsPublic Privé (PPP) utilisés par les collectivités locales et l’État pour financer des travaux d’infra structure (LGV Atlantique et Bretagne Pays de Loire, Pentagone à la française…) sont sous le coup des projecteurs. Jusqu’en 2010 ces engagements financiers à long terme sous forme de loyers n’étaient pas considérés au plan comptable comme une dette ! Isabelle Rey-Lefebvre et Laetitia Clavreul du Monde estiment que Vinci , Bouygues et Eiffage se sont partagés 92% des plus gros contrats. A suivre …

Marchés actions : l’année 2012 sera encore rock’n’roll

L’europe pourrait connaître un fort rebond, c’est le moment d’acheter des actions européennes d’après Bertrand Jacquillat Président d’Associés en Finance. Son optimisme repose d’abord sur le fait qu’il n’y aura pas de défaut d’un grand pays de la zone euro et que le sentiment de panique semble s’éloigner. Ensuite il note que les taux d’intérêt des dettes souveraines sont en baisse. Les États européens même avec une note récemment dégradée peuvent se refinancer sur les marchés à des taux inférieurs à leurs précédentes adjudications.

Les marchés émergents progressent plus rapidement que le marché américain. Depuis le début de l’année la Chine et Hong Kong progressent de 12% , la Hongrie de 11% et le Brésil de 10%. Philip Poole Stratégiste de HSBC AM recommande de rester néanmoins à l’écart des valeurs qui sont trop dépendantes de l’europe en matière d’exportation.

L’année 2012 va être rock’n’roll. C’est ce qu’a montré Edouard Carmignac la semaine dernière en invitant ses clients au Théâtre Modgador pour écouter Rod Stewart chanter « Twistin the night away ». Tout comme en 2011, les contreperformance risquent de se reproduire en 2012, selon Eric Le Coz de Carmignac Gestion. L’euro aurait du baisser de 15% en 2011 alors que le repli n’a été que de 3%. Le marché chinois compte tenu de sa croissance aurait du enregistrer une performance boursière meilleure que celle des marchés occidentaux, or cela a été le contraire. Les services pétroliers et les mines d’or ont baissé alors que baril de pétrole gagnait 14% et l’once d’or de 9%…

Marchés obligataires : risques relatifs sur les obligations françaises

Les obligations belges et autrichiennes méritent d’être achetées. Le bureau de recherche Gavekal, basé à Hong Kong estime que ce n’est pas le cas pour les obligations françaises, puisque la France a encore un déficit courant important et la politique peut à tout moment compromettre le redressement nécessaire de l’économie française. Les obligations portugaises ne s’échangent plus qu’à 50% de leur valeur nominale. Pour John Stopford Head of Fixed Income chez Investec AM Le Portugal connaîtra le même sort que la Grèce, car une fois qu’un pays a été classé en catégorie « junk » par les agences de notation la pente est très difficile à remonter. Les obligations américaines sont encore attractives estime Michael Kastner de Halyard AM, surtout celles de maturité intermédiaire puisque le cinq ans rapporte du 0,76% et le deux ans 0,21%. Comme la Fed s’est engagée à maintenir des taux extrêmement bas pendant au moins trois ans, cette classe d’actif permet d’attendre une meilleure visibilité.

Matières premières : la hausse du pétrole n’est pas terminée

Le baril de Brent reste au dessus de 111$ malgré les ajustements sur la croissance européenne qui a été revue en baisse une nouvelle fois. Cette situation s’explique par les sanctions qui devraient être prises contre l’Iran entrainant la fermeture du détroit d’Ormuz. Eugen Weinberg analyste matières premières de la Commerzbank n’y croit pas mais il est convaincu que le prix du pétrole atteindra son niveau le plus élevé de l’année en juillet prochain.

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