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Primaires : le renouveau démocratique auquel les électeurs ne croient déjà plus
©Reuters

Démodé

Il y a quelques semaines, elles étaient incontournables. Elles représentaient le progrès démocratique. Aujourd'hui, ce n'est plus ce qu'en pensent bien des Français.

Cécile Lacroix-Lanoë

Cécile Lacroix-Lanoë

Cécile Lacroix-Lanoë est directrice d’études à Kantar Public (ex-TNS Sofres) et contributrice du site Délits d'Opinion, site de référence de l'opinion publique et des sondages. Diplômée de l’IEP de Grenoble et titulaire du master Progis (études d’opinion et de marché), elle a d’abord travaillé au département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'Ifop puis en tant que responsable des études au sein du service de la communication des ministères économiques et financiers.

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Kantar Public, en partenariat avec Krealinks, suit depuis novembre dernier, et jusqu’à l’élection présidentielle, une communauté d’internautes. Aujourd’hui composée d’environ 70 personnes, cette communauté est invitée à réagir jour après jour à l’actualité politique dans le cadre de la campagne pour la présidentielle, dans une démarche qualitative : les questionnements que Kantar Public soumet à cette communauté sont très ouverts et permettent donc à chacun d’exprimer librement son avis en dehors de catégories prédéfinies utilisées dans les questions des enquêtes quantitatives. En outre, les participants peuvent également poster leurs propres sujets et nous faire ainsi part des événements de la campagne qu’ils jugent marquants, intéressants et sur lesquels ils souhaitent échanger avec les autres membres de la communauté.

C’est dans ce cadre qu’un participant a soumis un sujet sur l’utilité des élections primaires, dans un contexte difficile pour les vainqueurs des deux derniers scrutins de ce type : l’affaire Penelope Fillon pour le candidat LR et des questionnements persistants sur la capacité à rassembler son camp pour Benoît Hamon.

Pour nos participants, les primaires ne sont pas un processus qui va de soi. Beaucoup y voient au contraire un palliatif utilisé par des partis politiques qui ne seraient plus capables de remplir certaines de leurs missions fondamentales, sélectionner des candidats aux élections, mais également effectuer la synthèse entre les différents courants du parti. Comme l’écrivent nos participants pour exprimer cette idée, "ce sont les partis politiques qui devraient continuer à prendre leurs responsabilités, à se regrouper, un peu comme un conseil municipal élit son maire." ou "Mais est-ce vraiment à nous, électeurs, de faire le tri dans les différents axes politiques au sein du grand parti socialiste ? Pourquoi ne feraient-ils pas ce travail en interne, et nous proposeraient un candidat qui ferait la synthèse ?" 

De fait, l’organisation d’une primaire répondrait au manque d’une personnalité charismatique et incontestable au sein de son camp et serait le révélateur d’une certaine dégradation du personnel politique. D’après les mots de nos participants, "ces primaires sont là puisqu’il n’y a personne qui sort du lot... il n’y a personne de crédible... il manque un homme "politique"... un vrai !" ou "Je pense qu'on n’a plus vraiment "d'élite" et que c'est pour cette raison qu'il y a ces primaires.".

Les primaires ne sont cependant pas complètement rejetées sur leur principe. D’autres participants soulignent des avancées, traditionnellement mises en avant pour ce type de scrutin, et utilisées par les partis politiques organisateurs pour les légitimer : les primaires permettent de confronter des programmes, de faire connaître de nouvelles personnalités politiques ou de nouvelles idées et de faire sortir du lot le meilleur candidat pour son parti. Elles jouent également un rôle de sélection bienvenu, pour éviter qu’il y ait trop de candidats à l’élection présidentielle lorsque plusieurs personnalités semblent devoir se dégager d’un même camp.

Même parmi les opposants à ce type de scrutin, les primaires ne sont pas totalement dénuées de vertus. Ainsi, celles organisées en vue de la prochaine élection présidentielle ont permis de renouveler le personnel politique, ce qui est bien vu par tous : "Exit Juppé, Sarkozy et même Duflot chez les écolos... En cela, au moins c’est utile ! Pour tous ceux qui ne voulaient plus du "système", en voilà quelques-uns dehors. Maintenant, du sang neuf ça ferait du bien..." 

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