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Primaire, présidentielle, recomposition post 2017... ou pas : gros questionnement existentiel (et tactique) chez les centristes
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Ça va bouillir

Aujourd'hui pour les centristes le débat tourne autour de la participation aux primaires qui sont avant tout les primaires des Républicains. La présence d'un candidat de l'UDI dans cette compétition apporterait toute sa crédibilité à la notion de candidature unique de la droite républicaine face à la gauche et au Front National.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Sacré centristes ! A l'heure où les grands partis politiques de gouvernement, le PS à gauche et les Républicains à droite sont débordés sur leurs extrêmes, et le Front National s'installe durablement dans la vie politique, de nouvelles majorités s'ébauchent, les Centristes, se sentent à nouveau pousser des ailes, et entendent peser de tout leur poids dans la future recomposition politique. Le centre n'est-il pas la charnière entre la droite et la gauche ? Car la recomposition est en marche dans les têtes.

A peine libéré de son obligation de réserve après neuf années passées à la présidence du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré a déclaré qu'il "ne se retrouve plus dans les partis politiques et rêverais qu'on arrive à dépasser la droite et la gauche avec un gouvernement de salut national". Pour l'heure on n'en est pas là. Il faudra sans doute attendre 2017 pour que cette recomposition prenne forme. Les politiques  sont en train de préparer les esprits. Et tout le monde observe les régions Nord Pas de Calais-Picardie et PACA qui sont en devenues les laboratoires, en marge des partis politiques, que Xavier Bertrand avait invités "à se taire". Aujourd'hui pour les centristes le débat tourne autour de la participation aux primaires qui sont avant tout les primaires des Républicains.

La présence d'un candidat de l'UDI dans cette compétition apporterait toute sa crédibilité à la notion de candidature unique de la droite républicaine face à la gauche et au Front National. C'est le schéma de L.R. et le souhait de Nicolas Sarkozy, aiguillonné par Alain Juppé qui a fait de l'alliance avec le centre et le soutien de François Bayrou le fondement de sa candidature aux primaires. C'était également le point de vue du président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, le successeur de Jean-Louis Borloo. Ce n'est pas celui du Nouveau Centre, une des principales  composantes de l'UDI, dont le président Hervé Morin élu à la tête de la région Normandie, a été le candidat malheureux à la présidence de l'UDI ; il estime que sa victoire lui a été volée.

Le Nouveau Centre a réuni son congrès en fin de semaine à Vendôme et Hervé Morin a convaincu les quelques centaines de participants qu'"une candidature unique (à la primaire)  serait mortelle pour l'UDI". Bizarre, mais pas tant que cela. Si plusieurs candidats issus de petites composantes de la confédération centriste venaient à concourir, leur score microscopique ne poserait pas problème , mais si un candidat unique réalisait un score minable ce serait fâcheux pour une formation qui a de grandes ambitions pour la suite et entend  revendiquer une grosse part de gâteau au moment des investitures pour les législatives. Comme le dit crûment un dirigeant centriste ,"Sans nous ça ne passe pas". Il pense, il espère que   nous allons être courtisés comme jamais".

Pour l'heure c'est de la présidentielle qu'il s'agit, celle qu' aucun candidat ne peut gagner sans" recentrer "son discours. Même si la Gauche est aujourd'hui en mauvaise posture et si tous les sondages donnent François Hollande distancé son concurrent de droite, face à Marine Le Pen, tant que le scrutin n'est pas clos, les jeux ne sont pas faits, et c'est pour cela que  les centristes pensent qu' il est urgent d'attendre, car ils ont su venir en aide à Michel Rocard, lorsque ce dernier a eu besoin de leur neutralité entre 1988 et 1990... En vertu de l'adage bismarckien "Dans un jeu à trois mieux vaut être l'un des deux" , ils viendront en appui de celui qui sera en lice pour le deuxième tour de la présidentielle.

Dans son discours de cloture Hervé Morin a lancé : "Pardon de vous dire, mais quelle différence y-a-t-il réellement entre Manuel Valls et Nicolas Sarkozy ? Même sur le comportement, ils sont presque les mêmes. Quelle différence y-a-t-il entre Emmanuel Macron et Jean Arthuis ? Et vous voyez bien qu’on est en train de vivre la fin d’un cycle politique que seule la Vème République empêche de se noyer. Parce que le système est tellement bipolaire que toute personne qui ose passer de l’autre côté de la rive est fusillée dans la seconde." A gauche Christophe Caresche ne disait pas autre chose ce dimanche sur Atlantico : "Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une recomposition fondamentale"... et évoqueet la création d'"une force politique, qui fera peut-être éclater le clivage traditionnel de droite et de gauche, capable de porter cette orientation"... formation  qui "se composerait évidemment de Manuel Valls, d'Emmanuel Macron, mais il existe également une droite modérée avec qui il peut exister des affinités. Au centre également, pour commencer mais aussi à droite, qui sera également travaillée de la même manière par ce mouvement de recomposition".  De quoi faire sortir de leurs gonds les tenants du "ni ni" de "les Républicains", tout comme l'aile gauche du P.S. Ce n'est pas la première fois et d'ici 2017, ce ne sera pas la dernière !

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