Primaire à droite : non aux postures et aux slogans

La primaire, programmée pour novembre prochain, en plus de créer une véritable dynamique auprès de nos électeurs est une formidable opportunité de réconcilier nos concitoyens, qui se sont récemment réfugiés dans un vote protestataire extrémiste ou dans l’abstention, avec la politique et ceux qui la font vivre. 

Alors si nous voulons saisir cette chance et éviter ainsi par effet de cascade un désaveu cinglant à l’élection présidentielle, arrêtons les combats à coup de postures souvent surannées et incompréhensibles pour les électeurs ou à coup de slogans extrêmement réducteurs. 

Il est temps en effet de justifier notre action autrement qu’en fonction de nos références au passé aussi respectueuses soient-elles. Jamais nous n’avons autant fait parler le Général de Gaulle chacun puisant dans ses propos l’argument utile du moment et définissant à sa façon le "Gaullisme". Lui même disait : "L’action ce sont les hommes au milieu des circonstances". Sans revenir sur ses qualités indéniables et ce qu’il a fait pour la grandeur de la France, il faut considérer aujourd’hui que quarante sept ans après son départ de l’Elysée les circonstances et l’environnement ont changé !

Nous ne sommes pas audibles, au delà du microcosme, lorsque nous ferraillons sur le positionnement politique des uns et des autres : plus à droite, plus au centre, d’une droite dure, identitaire, libérale, sociale… Crise économique, crise sécuritaire, crise identitaire : pouvons-nous encore perdre du temps à ergoter sur ces descriptions stériles ?

La primaire est une chance ne la transformons pas en déroute. Pour qu’il en soit ainsi, il faut non seulement que la compétition entre les prétendants soit loyale et pacifiée mais il est bien sûr indispensable que chacun des candidats défendent un projet authentique.

Ce projet authentique c’est une vision moderne de la France, de son indispensable redressement et du chemin de son avenir qui soit nourri de mesures concrètes, réalistes, compréhensibles par tous et qui apparaissent sincères et crédibles dans la bouche de celui qui va les présenter. L’essentiel est de regarder la France dans toutes ses disparités, de s’adresser à tous les Français ne négligeant rien des difficultés de leur quotidien, de leurs aspirations et de leurs réelles attentes. 

Soyons concrets ! La classe politique  meurt de ses grands principes qui ne font plaisir qu'à ceux qui les énoncent, qu'à ceux qui les contestent, qu'à un petit cercle de penseurs et commentateurs qui croient à eux seuls être la France.

Prenons quelques exemples. Laïcité oui! Mais que propose-t-on au travailleur social et au professeur, en première ligne, seul pour enseigner réellement" les valeurs de la République" ? Égalité oui! Mais que dit-on au jeune livré à lui-même après l'école pour qui, ce que nous appelons joliment "l'ascenseur social", ne fonctionne pas. Liberté oui! Mais que répond-t-on au chef d'entreprise qui s'étonne que les règlements rigides qui l'entravent soient entre les mains de politiques qui n'ont jamais eux-mêmes créé un seul emploi ! Fraternité oui ! Mais entendons-nous ceux, si nombreux, et souvent désespérés qui cherchent des solutions pour leurs parents dépendants ? 

Face à un Président de la République dont l’activité principale consiste à louvoyer et à s’affirmer comme un tacticien politicard, les Français, pour croire à nouveau en la politique et plus encore en la démocratie, ne recherchent ni un jeune, ni un vieux, ni un mou, ni un dur, trop ou pas assez à droite mais un homme authentique et réaliste, délivré des postures et des slogans et suffisamment courageux pour agir dans l’intérêt général avec force et lucidité.