Présidentielle : Zemmour - Attali, le salut par les Juifs ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le polémiste Eric Zemmour.
Le polémiste Eric Zemmour.
©Reuters

Un vent nouveau

La pré-campagne ronronnait dur. Il fallait du neuf. Et c'est Valeurs Actuelles qui a apporté un peu de fraîcheur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les sondages concernant 2017 sont d'un ennui pesant. Ca vous intéresse de savoir si Marine Le Pen fera 28% ou plus au premier tour de l'élection ? Certainement pas, puisqu'il a été annoncé et proclamé qu'elle serait en tête. Etes-vous réellement impatient de savoir qui de Sarkozy ou de Juppé aura la peau de l'autre ? Etes-vous taraudé par le doute quant à une candidature de François Hollande ? Vous réveillez-vous brusquement la nuit en vous demandant si Nicolas Dupont-Aignan fera 1% ou 1,5% des voix ?

Et puis brusquement un coup de tonnerre avec des éclairs vint illuminer cette morne plaine sondagière. "Zemmour Président" titra Valeurs Actuelles. Avec un dossier on ne peut plus fourni et notamment un sondage indiquant que 14% des Français (mieux que Coluche en son temps) seraient prêts à voter pour l'auteur du "Suicide français". Une bombe on vous dit !

Cette "Une" éclipsa entièrement l'annonce d'une candidature tout aussi estimable : celle de Jacques Attali. L'ancien conseiller de Mitterrand fit savoir en effet qu'il travaillait à un programme de gouvernement et que s'il ne trouvait personne d'assez digne pour le porter devant les Français, il se dévouerait lui-même. Tout s'épare Zemmour d'Attali. Le premier est souverainiste, nationaliste, anti-européen et islamophobe. Le second vante les vertus de l'Europe, de la mondialisation, de la nomadisation, du libéralisme et manifeste une infinie compréhension pour l'Islam. Mais ils ont en commun de venir d'Algérie où ils ont reçu la même éducation.

Il nous faut ici rassurer tous ceux qui s'inquiéteraient d'une abondance de candidats peu catholiques : non Alain Finkielkraut ne postule pas aux plus hautes fonctions de l'Etat ! Les motivations d'Attali : il a en commun avec Juppé de se croire, non sans quelques raisons, le plus intelligent de tous. Celles de Valeurs Actuelles en pleine promotion zemmourienne sont moins claires. Connaissant l'extrême droiture de celui qui là-bas écrit les partitions, l'hypothèse comme quoi on ferait du Zemmour pour flinguer Sarkozy est à repousser avec indignation...

La seule hypothèse envisageable est d'une belle noblesse. A Valeurs Actuelles on a dû lire "Le salut par les juifs" de Léon Bloy, grand imprécateur catholique, anti-juif pour des raisons théologiques, mais vouant aux Juifs une admiration sans bornes. Dans son livre, on peut lire la phrase suivante. "Quelques-unes des plus nobles âmes que j'ai rencontrées étaient des âmes juives... La sainteté est inhérente à ce peuple exceptionnel, unique et impérissable." Et encore celle-ci. "L'histoire des juifs barre l'histoire du genre humain comme une digue pour en élever le niveau."

Qu'il soit bien clair que notre but n'est pas de faire enfler les chevilles de Mrs Zemmour et Attali. Ni l'un ni l'autre, soyons franc, n'ont pas la moindre chance d'élire domicile à l'Elysée. D'un autre côté, on ne voit pas pourquoi, au nom de quelle hargne, on chercherait à les désespérer. Pour eux, pour leur permettre de rêver, voici une charmante histoire juive.

Un rabbin et un curé comparent leurs plans de carrière. "Et toi que peux-tu espérer ?" demande le curé. "Ben, je peux devenir chef d'une importante communauté". Le curé pas impressionné : "Et moi, je peux devenir évêque". Le rabbin : "Et moi, je peux être grand rabbin de ma ville". " Pff, fait le curé, moi je peux être nommer cardinal". "Et moi, grand rabbin de mon pays" rétorque le rabbin. Le curé triomphant "je peux aussi devenir pape". "Et au-dessus?", interroge le rabbin."Mais au-dessus, il n'y a que Dieu", s'étrangle le curé. Le rabbin : "Eh bien, il y a un des nôtres qui a réussi".

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