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Pourquoi Vincent Peillon 
a raison de vouloir réformer 
les rythmes scolaires
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Sacré Charlemagne

Jean-Marc Ayrault a recadré Vincent Peillon en indiquant que son idée d'allonger les vacances de la Toussaint n'était qu'une piste de réflexion. Après le retour à la semaine de 5 jours, c'est la 2ème fois que le Premier ministre revient sur une annonce du ministre de l'Éducation. Le poids des lobbies du tourisme ?

Roger Célestin

Roger Célestin

Roger Célestin est journaliste.

Il écrit pour Atlantico sous pseudonyme.

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Paradoxalement, l'allongement des vacances de la Toussaint n'est qu'une pierre dans le recomposition du calendrier scolaire annuel, pour lequel Vincent Peillon souhaite aussi avancer la rentrée de septembre 2012 d'un jour et repousser la fin de l'année au vendredi soir ou au samedi midi. La prochaine étape pourrait être la réduction nette (de deux semaines !) des vacances d'été. L'idée est à la fois d'avoir un rythme régulier de sept semaines de cours et de deux semaines de vacances, comme dans les autres pays européens, et de disposer d'un "meilleur" temps scolaire, avec une journée moins dense. Au global, avoir davantage de temps scolaire permet d'alléger le temps d'enseignement quotidien au profit des devoirs, qui seraient 100% faits à l'école, du soutien et des autres activités.

Le sujet des rythmes est un levier pour engager la transformation du fonctionnement du système scolaire. Le sujet est connu depuis longtemps sous toutes ses coutures. Il faut quand même rappeler que les mesures envisagées par Vincent Peillon suivent les recommandations d’un rapport de juillet 2011 produit par un Comité de pilotage sur la réforme des rythmes scolaires, piloté par Christian Forestier, administrateur général du Cnam avec Odile Quintin et remis au ministre de l’Education nationale Luc Chatel
Dans le temps scolaire actuel, beaucoup trop d’élèves souffrent et échouent.
Allonger et améliorer le temps scolaire ne peut qu’améliorer les résultats des élèves en difficulté, faciliter le travail de soutien mené par les enseignants, et surtout, favoriser la réforme globale du fonctionnement du système scolaire, qui passe par une manière différente d’enseigner.
Cette réorganisation du temps scolaire devrait donc permettre de diminuer le redoublement, phénomène inutile et coûteux, de diminuer le nombre d’élèves qui arrivent en 6ème sans maîtriser la lecture et l’écriture, de diminuer le nombre de jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification.
L’enjeu est donc, en réalité, majeur pour le pays. C’est à cette aune qu’il faut le mesurer, et pas à celui des professionnels du tourisme notamment.
Les intérêts du tourisme sont importants mais le coût économique et social du dysfonctionnement du système scolaire l’est plus encore.
Il y a quelque chose de triste à voir Vincent Peillon recadré par Jean-Marc Ayrault. Et quand le Premier ministre évoque « une concertation dont les contours vont être définis début juillet et qui aura lieu tout le mois de septembre», on entend résonner (et raisonner) le bruit sourd de la langue de bois articulée par les lobbies du tourisme, des enseignants et des maires, qui craignent le coût pour les finances municipales d’une réforme qui nécessiterait de s’occuper des enfants à partir de 15 h 30 ou 16 h.
Vincent Peillon doit parfois se demander comment il est possible que notre pays continue à être si complexe à réformer, alors que tant d’urgences sont à traiter, notamment à l’école.

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