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Pourquoi les bandes d’ados qui terrorisent certaines rues du 18ème arrondissement de Paris ne sont pas tout à fait ce que l’on croit
©Thomas SAMSON / AFP

Au scanner

Un article du Parisien revient sur la "bande d'ados qui sème la terreur" dans un quartier parisien. Et les "officiels" semblent impuissants à régler rapidement le problème.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Atlantico : D’après un article du Parisien, depuis deux ans, à quelques centaines de mètres du métro Guy-Môquet, le quartier Marcadet du XVIIIe arrondissement subit une explosion du racket, des vols et agressions, du fait de bandes juvéniles, visant surtout des collégiens et passants. La police déclare intervenir fréquemment, mais l'article souligne que la situation a empiré depuis le printemps. Que sait-on de cette "bande d'ados qui sème la terreur" ? 

Xavier Raufer : Ces malfaiteurs juvéniles sont une intégrale part de "l'arnaque" pseudo-humanitaire des "mineurs étrangers isolés". Car si étrangers ils sont bien, ils  ne sont souvent pas "mineurs" du tout et, chassant en meute, pas le moins du monde "isolés".

Rappelons d'abord ceci. La fort bienséante Suède a accueilli (plus que tout autre pays d'Europe en proportion) 200 000 migrants en 2015-2016, dont 37 000 de tels "mineurs".

Vérifications d'âge faites de mars à octobre 2017 par l'agence suédoise d'Etat spécialisée (Rattsmedicinalverkert), sur 7 858 de ces "mineurs" vérifiés (radio des dents de sagesse et scanners des genoux) 6 628 d'entre eux avaient "certainement" plus de 18 ans, et 112 "sans doute" plus de 18 ans. Environ 80% de ces "mineurs" sont donc frauduleux. Pratiquons ces examens - dont bien sûr les complices de ces juvéniles malfaiteurs ne veulent pas - : on obtiendra à peu près un analogue résultat.

Enfin, les "ados semant la terreur" dans le XVIIIe arrondissement de Paris sont pour la plupart Marocains et les travailleurs sociaux ayant pu les approcher, puis les identifier, affirment qu'ils ont en général des familles au Maroc, souvent désolées de leurs fugues et prêtes (du moins, disent-elles) à les reprendre.

Comment expliquer que tout cela dure depuis deux ans sans que ces voyous n'aient été stoppés par les autorités ? 

La mairie et la préfecture de police ne font que se refiler la patate chaude. Pendant ce temps, la population est au pillage. Ministères, préfecture, mairie, vivent dans la terreur de la bienséance médiatique, de la gauche-culturelle et du show business, si prompts à s'indigner - et à disparaître quand ça se gâte. Souvenons-nous des stars, ministres - et président - idolâtrant le si pétillant Mehdi Meklat ou Théo, victime de policiers barbares. Et filant sous le lit quand l'un écrit des horreurs et que la fratrie de l'autre est (tout ou partie)  poursuivie pour "escroquerie en bande organisée, abus de confiance, etc.". Bien sûr, ces impostures finissent toujours par être exposées. Mais en attendant, si un policier ou fonctionnaire de base est pris dans la tornade bienséante, sa carrière est fichue, pour de bon. Alors, dans cet infect climat de délation et de lâcheté, les acteurs du terrain baissent les bras. Il faut les comprendre.

Quelles mesures à prendre pour un retour à la normale, ce, sans "délocaliser" le problème dans un autre quartier ? 

Encore une preuve de l'impuissance des officiels, paralysés par une camarilla moralisatrice, de conseilleurs qui ne sont pas des payeurs. Car ces jeunes (vrais ou faux) sont pour la plupart des délinquants, survivant comme sous-traitants de dealers ou pillards au quotidien, aux dépens d'une population (souvent d'origine immigrée dans l'Est de Paris) qui ne sait comment s'en protéger.

Or l'enfantine solution relève, comme toujours, de la décision politique. Dans le respect des lois en vigueur, interpeller tous ces jeunes brigands, vérifier s'ils sont vraiment mineurs ; traduire les vrais majeurs - faux mineurs en justice comme adultes qu'ils sont, et rendre les vrais mineurs à leurs familles au Maroc.

Ne restent alors plus en France qu'une petite minorité de la présente meute : ceux qui a) sont de vrais mineurs et dont b) leur famille ne veut plus. Ainsi, le problème est réglé à 80%. C'est tout bête. Que ne le fait-on ? Que font le ministre de l'Intérieur, le préfet de police de Paris et Mme Hidalgo ? La question est posée.

Ajoutons ceci : le trafic de migrants vers l'Europe est surtout une entreprise criminelle rapportant chaque mois des millions d'euros à ses commanditaires, des caïds conseillés par maints avocats et pseudo-humanitaires. Voyez ce qui se passe à l'instant sous nos yeux : à peine l'Italie se cabre-t-elle que soudain, l'inondation file sur le Maroc et l'Espagne, plus souple. Comment des misérables sans le sou, laissés à eux-mêmes, pourraient-ils bien pratiquer de telles volte-face stratégiques, sur de telles distances et instantanément ? Impossible, bien sûr.

De même, la bienséance européenne se lasse-t-elle des migrants adultes ? Hop ! Voici l'arnaque des" mineurs étrangers isolés" ; on déclarera ensuite inhumain de les priver de leurs familles, appelées à les rejoindre.

La solution est donc de stopper ces cartels de la traite des migrants, plutôt que d'indéfiniment regarder, sans y rien comprendre, par le petit bout de la lorgnette.

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