Edito
Pourquoi le nouveau budget fait l’impasse sur les réformes
"Le budget manque totalement d’ambition. Il se contente d’une série de mesurettes à la marge, destinées en premier lieu à prouver aux Français qu’il n’y a pas de matraquage fiscal et que les ménages bénéficieront d’une baisse des prélèvements de six milliards d’euros. C’est en réalité une vision en trompe l’œil".
Le projet de budget qui vient d’être publié est un modèle du genre : il s’inscrit dans la longue lignée des lois de finance concoctées par Bercy, où derrière une construction habile, on a du mal à déceler un véritable projet politique. Il apparaît plutôt comme un budget d’attente, qui pourrait appeler des correctifs en raison des incertitudes internationales et de la perspective d’un ralentissement général de la croissance. Le dispositif adopté illustre les difficultés auxquelles se heurte le chef de l’Etat, chaque initiative en faveur de la transformation du pays générant aussitôt une levée de boucliers de la part de ceux qui redoutent d’en être victimes. Dans ces conditions, le budget manque totalement d’ambition. Il se contente d’une série de mesurettes à la marge, destinées en premier lieu à prouver aux Français qu’il n’y a pas de matraquage fiscal et que les ménages bénéficieront d’une baisse des prélèvements de six milliards d’euros. C’est en réalité une vision en trompe l’œil. Car il n’y a pas de véritable hausse du pouvoir d’achat : ce qui est donné aux uns est pris aux autres. Les retraités le savent bien, puisqu’ils le vivent depuis le relèvement de la CSG. Mais la classe moyenne supérieure qui représente plusieurs millions de personnes sait aussi que toutes les mesures fiscales prises depuis l’élection d’Emmanuel Macron les pénalise. Et ce n’est sans doute pas fini. Car la dégradation de la conjoncture fait apparaître le risque d’être contraint de relever le niveau de la fiscalité.
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