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Pourquoi la Cour des Comptes remet les pendules à l’heure face à la boulimie fiscale des Français
©LUDOVIC MARIN / AFP

Edito

Depuis des semaines, les Français se livrent avec une sorte de gourmandise à une sorte de remise à plat de leur modèle institutionnel avec le souci de ne rien négliger, de passer à la paille de fer tous les dédales de leurs cheminements intellectuels ou autres, dans le but de construire un nouveau modèle de vie.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Régulièrement, nos compatriotes éprouvent le besoin de faire une pause, la dernière et plus spectaculaire datant déjà de mai 1968, où les espoirs les plus fous se donnaient libre cours mais où généralement les lendemains ne changeaient guère en dehors de quelques concessions au pouvoir d’achat, car l’utopie se concilie mal avec les réalités. Aujourd’hui, soutenue par le délire qui envahit les réseaux sociaux, la foire aux idées nouvelles parait sans limites, dans un tohubohu de propositions  où les contradictions sont toujours au coin de la rue et empêchent de procéder à des constructions rationnelles. On est parti d’une contestation de la hausse des carburants, au moment d’ailleurs où le prix du pétrole s’est mis à baisser fortement, pour s’engager ensuite sur la voie d ’une réduction de la fiscalité, qui, par une bizarrerie des différents argumentaires s’est muée en une série de propositions en faveur du relèvement de nouvelles taxes.

Les débats tournent à la confusion générale, nos compatriotes étant toujours persuadés de l’originalité d’une pensée susceptible d’étonner le monde et qui s’épuise aujourd’hui dans des joutes oratoires éphémères, où les contradictions se multiplient, et dont on voit mal quelle pourrait être une issue législative éventuelle.

Au milieu de ce fatras désordonné, la Cour des Comptes vient de remettre les pendules à l’heure en faisant entendre la voix de la raison. Elle déplore que le pays s’affranchisse des règles européennes pour devenir de plus en plus un cas isolé, en refusant de suivre le chemin des réformes suivi par ses partenaires. Elle n’a pas mis à profit les trois dernières années marquées par une croissance acceptable pour amorcer un véritable redressement qui s’avère aujourd’hui largement chimérique. La limite des trois pour cent du déficit a été abandonnée sans vergogne pour une nouvelle étape à 3,2%, qui sera sans doute dépassée, depuis la brèche ouverte de onze milliards par les gilets jaunes pour un déficit qui se révélera sans doute plus élevé.

  Une fois de plus, les sages de la rue Cambon s’étonnent que l’on laisse de côté la diminution de la dépense publique er que le débat se focalise sur la création de nouvelles taxes Les déceptions vont être grandes au moment de tirer les leçons du grand déballage citoyen. Il aurait pu être une occasion de développer une certaine pédagogie, de démystifier les notions fausses qui pullulent dans un pays où la culture économique est particulièrement faible. Il n’en sera sans doute rien car les inévitables désillusions créeront un nouveau malaise. Avec ce sentiment, en dépit de quelques soubresauts, que rien ne bouge fondamentalement dans un pays tenu fortement par de puissants lobbies.

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