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Un membre du personnel soignant vaccine une femme contre la Covid-19.
Un membre du personnel soignant vaccine une femme contre la Covid-19.
©BERTRAND GUAY / AFP

Contaminations

Le variant Omicron est-il "moins virulent" que les précédents variants du Covid-19 ?

Claude-Alexandre Gustave

Claude-Alexandre Gustave

Claude-Alexandre Gustave est Biologiste médical, ancien Assistant Hospitalo-Universitaire en microbiologie et ancien Assistant Spécialiste en immunologie. 

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Il est inexact de dire qu'Omicron est "moins virulent" que les variants précédents car c'est oublier l'impact de la vaccination qui permet de diminuer fortement la fréquence des formes graves d'infection. Sur ce plan, l’Afrique du Sud est un des pays les mieux dotés d'Afrique...

Tout d'abord, plus de 60% des plus de 50 ans ont été vaccinés.



A cela s'ajoute plus de 70% de la population préalablement infectée par Beta/Delta. La population vaccinée avec 2 doses en Afrique du Sud est donc très majoritairement dans la situation immunitaire des vaccinés avec 3 doses (avec une meilleure efficacité contre Omicron).



Mais outre l'impact positif de la vaccination sur la sévérité d'Omicron, il ne faut pas oublier un piège lié à sa transmissibilité. Le variant Omicron est estimé comme étant 2 à 3 fois plus transmissible que le variant Delta. Or, les formes sévères et les décès liés à la Covid-19 surviennent entre trois semaines et un mois après la contamination. Il est encore très tôt, même en Afrique du Sud pour en évaluer le plein impact. Et l'hypertransmissibilité d'Omicron est un biais...

Les contaminations progressent extrêmement vite. Bien plus rapidement que le temps nécessaire à la dégradation clinique des infectés. Ainsi, à un instant donné (d'autant plus en début de vague), on a l'impression qu'il y a très peu de cas graves malgré des contaminations importantes...

Mais c'est une illusion liée à la vitesse de propagation virale, bien supérieure à la vitesse de dégradation clinique. On perçoit ce biais sur les données d'incidence et d'hospitalisation en Afrique du Sud.



Comme on peut l’observer, aux vagues précédentes, les hospitalisations augmentaient AVANT la courbe des cas détectés ! Pour Omicron, la courbe des cas recensés augmente très vite, bien avant les hospitalisations, car le R-eff d'Omicron est bien supérieur aux précédents... Les infectés n'ont donc pas le temps de se dégrader avant que les nombreux cas secondaires ne soient produits et détectés.

Mais la courbe des hospitalisations commence à augmenter car on arrive à un mois du début de la vague Omicron. Les infectés commencent à se dégrader... Il faut donc faire attention à la désinformation qui voudrait qu'Omicron soit devenu un virus bénin. Pour illustrer, on peut regarder le biais du "lag" entre les cas et les hospitalisations et l'illusion créée par la transmissibilité d'Omicron, comme l'explique, par exemple, l'épidémiologiste Bill Hanage, professeur à Harvard
La claque n'en sera que plus dure pour ceux qui seront tombés dans ce piège. D'autant qu'ici la population est beaucoup plus âgée et à risque. Et le risque augmente de 20% chez les enfants. 

Pour retrouver le Thread original de Claude-Alexandre Gustave : cliquez ICI

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