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Pourquoi il faut que la droite
en finisse avec ses complexes
sur le libéralisme
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Osez ... !

La Droite sociale, un mouvement de l'UMP, s'est montré plutôt ouvert quant à la création de 150 000 "emplois d'avenir" par le gouvernement, des mécanismes ayant déjà échoué dans le passé. La droite française doit-elle adopter le libéralisme comme courant politique majeur ?

Jean-Philippe Feldman

Jean-Philippe Feldman

Jean-Philippe Feldman est agrégé des facultés de droit, ancien Professeur des Universités et maître de conférences à SciencesPo, et avocat à la Cour de Paris. Il est vice-président de l’Association pour la liberté économique et le progrès social (A.L.E.P.S.).

Dernier ouvrage publié : Exception française. Histoire d’une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel Macron (Odile Jacob, 2020).

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A ceux qui se demandent ce que le libéralisme pourrait apporter à l'UMP, la question du chômage, et particulièrement celui des jeunes et des "non qualifiés", permet de donner une réponse aisée.

Le gouvernement socialiste va présenter un projet de loi visant à créer 150 000 "emplois d'avenir" en 2013 et 2014. Une grande partie de l'UMP s'est insurgée contre ce projet, tout en étant mal à l'aise puisque le gouvernement Fillon n'avait pas hésité à réactiver des dispositifs d'aide jusqu'alors brocardés par Nicolas Sarkozy. Une autre partie de l'UMP a confié qu'elle pensait s'associer aux mesures gouvernementales. A l'unisson de son collègue radical Yves Jégo, le député Lionnel Luca, l'un des principaux représentants de la Droite populaire, a indiqué qu'il était favorable au projet.

Certes, le rôle d'une opposition, contrairement à son intitulé, n'est pas de s'"opposer" systématiquement à la majorité en place. Elle doit la contrôler strictement et, en conséquence, refuser les mesures qui de son point de vue apparaissent néfastes ou infondées. Mais il semble que l'UMP hésite entre deux stratégies : le rejet démagogique de toute réforme à partir du moment où elle provient des socialistes ou bien l'absence d'alternative à des idées clairement pernicieuses.

Or, les emplois aidés, quels que soient leurs qualificatifs plus ou moins loufoques, sont des cautères sur des jambes de bois. Depuis leur origine dans les années 1970, tous ces mécanismes ont piteusement échoué. Depuis lors, les libéraux ont expliqué qu'ils étaient une mauvaise réponse à une bonne question : pourquoi diable existe-t-il un chômage endémique dans notre pays, particulièrement en ce qui concerne les jeunes et/ou les moins qualifiés?

C'est que l'épaisse réglementation du travail dissuade les employeurs d'embaucher, que le coût du travail est d'autant plus insupportable pour les embauches des personnes fragiles ou inexpérimentées, et, plus largement, que les entraves à la liberté d'entreprendre écœurent ceux qui veulent créer des richesses.

De manière encore plus globale, les libéraux ont mis en lumière non seulement l'incapacité des gouvernements successifs depuis le premier choc pétrolier de 1973 à résoudre la question du chômage, mais aussi et surtout le fait que les hommes de l’État étaient directement à son origine. Malgré tout, en dix années de pouvoir absolu au plan national, l'UMP n'a effectué, par pusillanimité, aucune réforme libérale en la matière (sans parler des autres...).

Elle s'est contenté de naviguer à vue en vertu d'un pragmatisme qui n'est jamais parvenu à masquer son abyssal manque de principes. Pourtant les solutions libérales ont été scientifiquement établies et empiriquement démontrées dans certains pays étrangers où le chômage de masse n'est plus qu'un lointain souvenir. Pourquoi ce qui marche à l'étranger ne fonctionnerait-il pas en France?

La peur infondée des solutions libérales doit enfin céder le pas à la raison. En ce sens, la constitution d'une aile libérale au sein d'une UMP traditionnellement étatiste est à la fois une nécessité et une chance pour la droite et le centre.

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