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Bravo à une pièce qui, évitant le piège du féminisme insistant, nous raconte la métamorphose de femmes peu attachantes en figures rendues extraordinaires par le chant et la musique…
Bravo à une pièce qui, évitant le piège du féminisme insistant, nous raconte la métamorphose de femmes peu attachantes en figures rendues extraordinaires par le chant et la musique…
©Giovanni Cittadini Cesi

Atlanti-culture

Ce pourrait être la leçon du remarquable spectacle de Pierre Notte, "Sur les cendres en avant", au Théâtre du Rond-Point. Charme, humour, justesse du texte et richesse musicale. Bonne soirée garantie.

Eléonore De Dampierre pour Culture-Tops

Eléonore De Dampierre pour Culture-Tops

Eléonore de Dampierre est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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L’auteur

Auteur, compositeur, metteur en scène, comédien, Pierre Notte est depuis 2009 auteur associé et rédacteur en chef au Théâtre du Rond-Point, où il a écrit et mis en scène notamment J’existe ( foutez-moi la paix) (2009), Sortir de sa mère et La Chair des tristes culs (2013) ; Perdues dans Stockholm (2014) et C’est Noël tant pis (2015). Auteur de Moi aussi je suis Catherine Deneuve et Journaliste, il collabore avec Patrice Kerbrat, Stéphane Guérin, Alain Timar ou, plus récemment, Jean-Luc Lagarce. Ses pièces ont été jouées dans de nombreux pays d’Europe, mais aussi aux Etats-Unis, au Liban, en Russie et au Japon (où il a signé en 2015 la mise en scène de Moi aussi je suis Catherine Deneuve en japonais). Il est l’auteur de romans et de pièces radiophoniques pour France Culture. Il signera le 3 septembre prochain la mise en scène d’une soirée consacrée à Éric Satie au Rond-Point, Night in white Satie – L’Adami fête Satie.

Thème

Quatre femmes que l’on pourrait décrire grossièrement comme « la pute fauchée »(Macha), «  la résignée pincée » (dite la femme assise), « l’adolescente en crise » (Nina)  et «  l’épouse jalouse » (dite la femme armée) vont voir leurs destins se lier. Macha qui gagne (mal) sa vie en vendant ses charmes vit avec sa petite soeur Nina laquelle rêve de faire des claquettes à Broadway (au détriment de ses études qu’elle abhorre)... Leur voisine de toujours, Mademoiselle Rose (la femme assise), se trouve être d’autant plus leur voisine que le feu a réduit en cendres la cloison qui sépare son local  de celui des deux autres femmes. Forcées de cohabiter dans le même espace, toutes trois s’exaspèrent… Surgit la quatrième ( la femme armée) qui, brandissant une carabine, s’en prend à Macha avec laquelle son mari la trompe. De fil en aiguille, ce sont quatre solitudes qui, s’étant d’abord confrontées, vont se rapprocher  et s’allier pour « faire front » à la vie. Comme le dit Chloé Olivères (qui joue de rôle de Mademoiselle Rose), « l’enfer c’est les autres, mais ici c’est aussi la salvation ».

Points forts

-       Il aurait fallu le dire de prime abord : nous sommes dans une pièce chantée, de la première à la dernière minute. Ni opéra, ni comédie musicale, ni music-hall, voilà une œuvre totalement originale dont Pierre Notte a écrit les textes et la musique. On pense à Chantons sous la pluie de Gene Kelly et Stanley Donan, aux Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (mais ici c’est beaucoup plus drôle !), on pense au film de Resnais On connaît la chanson, on pense même à des cantates de Bach, mais toute comparaison est impuissante à exprimer le charme, l’humour et la richesse musicale de cette pièce.

-       Une trouvaille de la mises en scène :les deux appartements sont figurés par des traits au sol, un peu comme sur un plan d’architecte, et la voix « off » de Nicole Croisille conseille au spectateur d’user de son imagination, notamment quand un morceau de plafond se détache et tombe, alors que rien ne tombe, justement !

-       Quel défi que celui de jouer et de chanter en même temps, sans que jeu ou chant ne l’emportent.

-       Le texte est très bien écrit dans une langue simple et ordinaire, parfois crue ou violente, parfois émouvante et poétique, mais toujours juste.

-       N’oublions pas la pianiste : à travers la musique qu’elle joue, elle est le cinquième personnage du tableau.

Points faibles

 On peut peut-être déplorer quelques répétitions (« je ne suis pas fatiguée », répète Macha, pourquoi si souvent ?) ou quelques invraisemblances (telle l’histoire du mari de la femme armée qui opte pour l’abstinence et la prière…) mais n’avons-nous pas besoin d’invraisemblances pour rêver un peu et rire beaucoup ?

En deux mots

Bravo à une pièce qui, évitant le piège du féminisme insistant, nous raconte la métamorphose de femmes peu attachantes en figures rendues extraordinaires par le chant et la musique… Moralité : pour mieux accepter l’autre, chantons ! Et c’est ce que l’on a envie de faire en sortant…

Une phrase

« Mais où est donc mon épluche-légumes ! » répète Nina, dont on découvre qu’elle pèle ses jambes pour les affiner afin d’être plus apte à faire des claquettes !

Recommandation

EXCELLENT

Théâtre

Sur les cendres en avant

Texte, Musique et Mise en scène de Pierre Notte

Avec Juliette Coulon, Blanche Leleu, Chloé Olivères, Elsa Rozenknop

Piano : Dona Berriri. Avec la voix de Nicole Croisille

Informations

Théâtre du Rond-Point

2bis av. Franklin Roosevelt, 75008 Paris

jusqu’au 14 mai 2016

Réservation : 01 44 95 98 21

www.theatredurondpoint.fr

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