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Plus de fermeté contre le terrorisme, c'est possible et l'exemple espagnol est là pour nous le montrer
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Exemple à suivre

Laurence Sailliet, Porte-parole Les Républicains a été chargée en 2016 par Laurent Wauquiez d’une mission sur « le renforcement de la coopération franco-espagnole contre le terrorisme ». Dans ce cadre, elle a pu évaluer les caractéristiques de la politique de lutte contre le terrorisme engagée en Espagne.

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet est députée européenne Les Républicains et membre du groupe du Parti populaire européen.

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La France pleure ses victimes et son héros. Face à cette souffrance, face aux craintes légitimes de nos compatriotes touchés en plein cœur par ces actes terroristes, notre responsabilité est d’agir. Personne n’attend d’un politique qu’il se dolente sans ouvrir la voie, sans avoir la volonté que les choses changent. 
Aujourd’hui, nous sommes pourtant confrontés à un pouvoir en place qui, par dogmatisme et manque de courage, s’opposent à des mesures qui permettraient pourtant de mettre hors d’état de nuire ceux qui participent à ces actes de guerre menés contre la France. Emmanuel Macron s’oppose  à la rétention administrative des individus radicalisés les plus dangereux et à l’expulsion de ceux qui n’ont pas la nationalité française et présentent les mêmes risques. Combien de morts faudra-t-il pour que le gouvernement prenne les mesures qui s’imposent ? En premier barrage, sa majorité, aux ordres, brandit le prétexte d’infaisabilité juridique et constitutionnelle. Pourtant, ce même personnel politique n’hésitera pas à triturer la Constitution pour des sujets qui ne touchent en rien le quotidien des Français. Par ailleurs, force est de constater qu’Emmanuel Macron, alors qu’il exprime frénétiquement son européisme, reste aveugle au fonctionnement de nos partenaires comme l’Italie ou l’Espagne. Cette dernière, meurtrie par le terrible attentat de la gare d’Atocha à Madrid en 2004, lutte depuis sans tiédeur ni faiblesse contre le terrorisme islamique. Le combat déterminé que l’Espagne mène a permis notamment l’arrestation de 700 islamistes et le démantèlement de 40 cellules terroristes. Il existe là-bas une justice d’exception pour les terroristes. Selon l’article 55 de la Constitution espagnole, peuvent être suspendus pour certaines personnes, en relation avec les recherches concernant l’activité de bandes armées ou d’éléments terroristes, certains droits et libertés comme la limitation de la garde à vue, l’inviolabilité du domicile ou encore le secret des communications. 
Au-delà d’un renforcement important des moyens donnés au renseignement, l’Espagne a revu à deux reprises en 2010 et 2015 son code pénal pour incorporer de nouveaux types de délits comme ceux d’endoctrinement actif ou passif, le recrutement ou le fait de se déplacer dans une zone de conflit. De son côté, l’Espagne n’omet pas, elle, de regarder vers la France et de tirer leçon des attaques que nous avons subies. Mariano Rajoy dès 2015, à la suite des attentats de Charlie Hebdo a signé avec Pedro Sanchez, alors dirigeant du parti socialiste espagnol, un « pacte d’État » pour lutter contre le terrorisme djihadiste.
Cet accord, élargi par la suite à Ciudadanos (centre droit) puis à Podemos (extrême gauche) en tant qu’observateur, permet à l’Espagne d’avancer avec efficacité sur les réformes nécessaires. N’est-ce pas dans le processus décisionnel que l’union nationale devrait être requise avec enthousiasme par ses habituels plaideurs ? Alors, pour que la politique politicienne ne prime pas l’intérêt du pays et la protection des Français, il est temps qu’Emmanuel Macron entende les propositions faites par une opposition qu’il dit respecter. Qu’il entende la voix du peuple qui appelle au courage et refuse la capitulation. Ces tragédies à répétition nous obligent. Le Président de la République ne peut plus se contenter de beaux discours. Par des décisions courageuses, la France doit mener la guerre que nous a déclaré la barbarie islamiste.  

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