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Pilotes Air France : ça plane pour eux
©Reuters

Zone franche

Les pilotes d'Air France n'aiment pas beaucoup le low-cost. Les ors de la Saudia Airlines semblent leur convenir davantage.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les pilotes d'Air France, dont la dernière grève avait,comme c'est l'usage, l'objectif de "sauver la compagnie", se laisseront-ils tenter par le mirage saoudien ? Saudia Airlines s'est en effet lancée dans une opération de séduction visant à les débaucher temporairement pour des salaires assez peu low-cost (plus de 16 000 euros nets par mois, tax free).

Notez qu'ils seraient bêtes de refuser, Air France acceptant de continuer à les rémunérer partiellement (à hauteur de trois mois par année de congé "sans solde") pendant qu'ils pantouflent au soleil. C'est sans doute qu'Alexandre Juniac, leur boss à Roissy, n'est pas si mécontent de voir les plus virulents d'entre eux prendre le large pendant qu'il négocie le 75e plan de redressement de la maison. Une négociation qui démarre d'ailleurs assez mal, la réunion inaugurale prévue demain devant être boycottée par les syndicats...

Non non non et non (air connu)

Je ne sais pas si les psys sont au côté des médecins dans le grand mouvement anti-tiers payant d'aujourd'hui (c'est fort probable, vu leur préférence pour les règlements en cash). Mais à ceux d'entre eux qui ne seraient pas en grève, on a envie de suggérer d'offrir une consultation express à leurs confrères un poil trop schizophrènes.

Les toubibs français entretiennent en effet une drôle de relation au système de santé, convaincus qu'il est possible d'être payés sur fonds publics tout en jouant aux 'libéraux" quand ça les arrange. La médecine de ville française est une organisation structurellement étatisée, dont les coûts sont essentiellement assumés par la solidarité publique. On choisit encore son généraliste, bien sûr, et même tant mieux, mais la Sécu est le payeur de dernier ressort et il n'est pas impensable de demander à ceux qu'elle rémunère (plutôt pas mal d'ailleurs), de contribuer aux efforts de réduction des dépenses.

Pour autant, leur tradition est d'être hostiles à tout ce qui va dans ce sens. Dans les années 90, ils étaient contre l'informatisation des cabinets et la télétransmission qui a tout de même permis d'éliminer la grotesque et dispendieuse feuille maladie. Un peu plus tard, ils se sont opposés à l'idée que l'on puisse imposer un petit séjour dans les déserts médicaux aux jeunes diplômés, pourtant formés à l’œil. Ils ont eu du mal avec la prescription des génériques,se sont battus contre la possibilité de substitution des médicaments de marques par les pharmaciens, on fait la fine bouche devant l'introduction du carnet de santé, regardent souvent de travers les patients en CMU et voilà maintenant qu'ils manifestent contre la seule réforme à peu près cohérente de Marisol Touraine...

On a tout de même envie de leur dire qu'il faut faire un choix. Entre un système à l'américaine, par exemple, où les "MD" facturent plus ou moins ce qu'ils veulent à qui ils veulent et peuvent privilégier la gérontologie en Floride sur les soins aux tuberculeux de la Nouvelle-Orléans, pourrait leur convenir mais qu'ils commencent par épargner pour financer des études à 200 000 dollars (c'est un coût médian, ça peut être le double dans certaines facs). Et un système à la française amélioré, où ils continueraient de gagner très correctement leur vie en exerçant comme ils l'entendent mais se souviendraient de temps en temps qu'il n'est pas malin de scier la branche sur laquelle on est assis.

Et s'ils ont effectivement vraiment peur des délais de remboursement des consultation en tiers-payant, puisque c'est là que le bât est censé blesser, qu'ils demandent l'élaboration d'un dispositif rapide et performant plutôt qu'un nouveau recul du gouvernement.

Autrement, il leur reste toujours la consultation chez le psy. Enfin, s'il n'est pas en grève.

J'ai rendez-vous avec ma montre

Les mesures qu'une ministre de la Santé socialiste a du mal à prendre, les affreux capitalistes de la Silicon Valley les feront peut-être passer dans la joie et la bonne humeur. Ainsi, on parle beaucoup de l'Apple Watch parce qu'elle est moche et coûte un bras, mais peut-être pas assez de ce qu'elle peut faire dans le domaine médical.

Elle sait (ou saura) monitorer le diabète, l'asthme, la maladie de Parkinson, les problèmes cardiaques, les troubles bipolaires, le diabète... Elle peut également contribuer à l'élaboration d'essais cliniques et on compte bien sur l'apparition de milliers d'applications à usage de santé lorsqu'elle sera sur des millions de poignets.

Entre ça et l'automédication, le nombre de consultations chez les médecin de ville, en tiers-payant ou pas, pourraient se réduire drastiquement en volume. Tiens, je me demande si je ne tiens pas le prochain motif d'une grande mobilisation générale des toubibs, exigeant, pourquoi pas, l'interdiction de port d'une montre connectée sans prescription et des poursuites contre Apple pour exercice illégal de la médecine.

La tête et les jambes

Ça n'a rien à voir avec les points de vue précédents, et il faut bien se détendre un peu, mais il se passe aussi des trucs rigolos dans le domaine de la chirurgie, comme l'histoire de ce docteur Frankenstein italien qui prévoit de greffer des têtes sur des corps. Si ça marche, mais c'est loin d'être gagné parce que ça a l'air assez compliqué, ce sont les salles de sport plutôt que les toubibs qui se mettront à défiler entre République et Bastille. Hey, imaginez un peu que l'on puisse se faire directement greffer le corps de Florent Manaudou ou d'Alain Bernard au lieu d'aller soulever de la fonte pour essayer de leur ressembler...

Mais on peut aussi envisager le processus dans l'autre sens et imaginer qu'un musclé au QI limité se fasse greffer la tête d'un intello. Comment ça ça revient au même ?

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