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Ph. Douste-Blazy : "François Bayrou n'a jamais cité le nom d'un responsable public. Mais on peut tout de même dire qu'il ne faut pas courir derrière les extrêmes"
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Tuerie de Toulouse

Le candidat MoDem a essuyé un feu nourri de critiques de l'UMP pour avoir dimanche en meeting paru mettre en cause le Président de la République et le ministre de l'Intérieur dans le climat ayant mené aux tueries de Toulouse et Montauban.

Philippe Douste-Blazy

Philippe Douste-Blazy

Philippe Douste-Blazy est homme politique français. Il a été plusieurs ministres, et élu député de Lourdes puis de Toulouse. Il est actuellement conseiller spécial chargé des financements innovants auprès du Secrétaire Général des Nations Unies.

 

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Atlantico : Contrairement aux autres candidats, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou n’ont pas suspendu leur campagne suite à la tuerie de Toulouse. Le candidat MoDem a précisé lundi : « il y a un degré de violence et de stigmatisation dans la société française qui est en train de grandir, c'est inacceptable », dénonçant ceux qui "versent de l'essence sur le feu à de seules fins électorales".A-t-il tenté d’exploiter cet événement ? A-t-il eu tort de prononcer ces propos ?

Philippe Douste-Blazy : Qu’en France on tue des jeunes enfants, c’est bien sûr une folie et le fait d’un fou meurtrier, mais on ne peut pas aujourd’hui se passer d’une réflexion nationale, fondamentale, notamment dans le cadre d’une élection présidentielle. Il faut bien dire que, oui, nous vivons aujourd’hui dans une société violente.

François Bayrou ne visait donc ainsi ni Nicolas Sarkozy, ni Claude Guéant dans ses propos ?

François Bayrou n’a jamais cité le nom d’un responsable public. Jamais. Mais on peut tout de même dire qu’il y a trop de monde qui divise la société française par leurs propos. Il y a trop d’extrémisme. Il ne faut pas courir derrière les extrêmes. Il ne faut pas diviser la France. Il faut parler d’unité nationale. 

Par conséquent, quand Nicolas Sarkozy parle d’unité nationale comme ce mercredi, nous sommes d’accord, mais lorsqu’il divise, nous ne le sommes pas.

En ce qui concerne le fait de ne pas avoir interrompu sa campagne, il faut aussi préciser qu’arrêter sa campagne est un acte de campagne ! Les hommes politiques n’ont pas disparu des écrans de télévision pendant 48 heures, que je sache...

Ce drame de Toulouse offre en fait l’opportunité que l’on parle de cette société violente dans laquelle nous nous trouvons. Il faut qu’il puisse y avoir une voix – en l’occurrence celle de François Bayrou – pour défendre le vivre ensemble. J’ai remarqué que l’éditorial du journal du Monde de ce mardi l’avait signalé et que de plus en plus de monde le font.

Je pense que les électeurs comprennent qu’on ne peut pas continuer avec un discours de violence, sans dire que les enfants sont soumis tous les jours à des images de violence, que pour gagner dans un jeu vidéo il faut tuer l’autre, etc. Il faut bien dire cela.

A priori, ce n’est tout de même pas les jeux vidéos qui sont responsables du genre de tueries survenues à Toulouse…

Certes, mais ce n’est pas pour autant une raison pour ne pas en parler. Une réflexion nationale sur la violence dans la société française est nécessaire. François Bayrou a eu raison de rappeler que nous vivons dans une société trop haineuse. Après, qu’on lui fasse tenir des propos qu’il n’a pas prononcés, c’est le jeu de ses concurrents politiques…

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