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Peut-on encore vivre à Paris quand on a une famille et qu’on n’est pas milliardaire ?
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Paris martyrisé

Travailler, avoir deux enfants et une voiture : un luxe quand on habite à Paris. Des facteurs qui poussent de nombreuses familles à rejoindre la banlieue ou plier l'échine pour continuer de vivre dans la capitale. Paris ferme-t-elle ses portes aux classes moyennes?

Jean-Baptiste Menguy

Jean-Baptiste Menguy

Jean-Baptiste Menguy est porte-parole du groupe UMP Paris et responsable des questions d'éducation, jeunesse et sports.

Il est l'auteur du livre Paris, un défi capitale également décliné en site internet : paris-defi-capitale.fr

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Atlantico : A travers votre livre et votre site internet « Paris, un défi capitale » vous matérialisez vos idée pour Paris. L’une de vos propositions phares est Landolib’. De quoi s’agit-il ?

Jean-Baptiste Menguy : Il s’agit de proposer un service de location de poussettes en partage, sur le modèle de Vélib’ ou Autolib’, pour les parents qui galèrent pour se déplacer dans la Capitale. Difficile en effet de prendre le métro car il n’est pas accessible, de prendre le bus car on ne peut y avoir plus de deux poussettes ouvertes, et encore moins la voiture avec les problèmes de circulation. C’est désormais une réalité qui exclut et mon idée de Landolib’ est de faciliter ce quotidien pour les familles parisiennes. Les stations seraient implantées près du métro et des crèches, mais aussi des grands lieux publics. Cela existe déjà notamment dans des parcs d’attraction, des centres de vacances. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse relever ce défi.

A travers cette proposition vous soulevez le problème du manque d’accessibilité de la capitale. Peut-on encore vivre à Paris quand on a une famille et qu’on n’est pas milliardaire ?

C’est difficile… Souvent l’arrivée du 1er ou du 2ème enfant sonne le départ en banlieue. Paris est devenue la ville des plus aidés et des plus aisés. Or pour une capitale comme Paris, les équilibres sont fragiles et doivent être maintenus coûte que coûte. Nous avons pris un retard énorme en matière de places de crèches parce que les priorités de l’actuel Maire de Paris en termes d’investissements étaient ailleurs. Consacrer 250 millions d’euros au stade Jean Bouin pour le rugby professionnel plutôt que de mettre le paquet sur les crèches, c’est une véritable erreur, voire une faute politique. C’est vrai aussi de l’école, le parent pauvre de la politique municipale. Avec la réforme des rythmes scolaires, on voit bien à quel point le Maire sortant ne s’en est pas du tout préoccupé. Il y a urgence.

Quelles sont vos autres propositions pour rendre la capitale plus ouverte ?

J’ai souhaité avoir une vision pragmatique de la Capitale, et d’y apporter des propositions concrètes. Cela passe aussi bien par la création d’un grand évènement culturel et populaire à Paris, que par le développement des services publics dématérialisés dans la Capitale. Je propose également une vraie politique des seniors, en les associant par exemple à l’école pour créer des cours d’histoire de nos quartiers, basés sur la mémoire des anciens. Il y a d’autres pistes, comme la question de Paris la nuit avec un label « Paris tranquille » et des avantages fiscaux pour les établissements nocturnes qui arriveraient à faire respecter la tranquillité des voisins par leurs clients.

Mais avant tout, je fais le pari de l’accessibilité totale du métro, dans le temps et l’espace. Dans le temps d’abord avec un métro ouvert 24h/24 et 7 jours/7. Dans l’espace aussi : Paris, capitale européenne, ne peut plus avoir un métro inaccessible aux fauteuils, aux cannes, aux poussettes et aux valises. Il faut briser cette exclusion sociale d’un autre âge. 

Qu’attendez-vous en priorité du prochain maire de Paris ?

Bertrand Delanoë aura marqué Paris de son empreinte, c’est indéniable mais pas suffisant. J’attends de son successeur qu’il soit plus le Maire des Parisiens que le Maire de Paris, attaché à la qualité de vie des Parisiens, de leur quotidien, davantage qu’aux grandes phrases qui ne servent à rien. Paris est un engagement, pas un slogan.

En écoutant les Parisiens parler de leur vie, je suis frappé par le degré élevé de résignation et d’acceptation des obstacles et des complications en tous genres. Cela n’est plus admissible.

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