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Pesticides : un mauvais procès
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Un documentaire diffusé mardi 15 mars à 20h50 sur Arte, intitulé "Notre poison quotidien" affirme que les pesticides présents dans notre alimentation quotidienne nous empoisonnent. Pourtant le toxicologue Jean-François Narbonne soutient que le problème des pesticides est désormais relativement bien régulé en Europe, même si le danger persiste pour certains produits importés. Mieux vaut consommer des fruits et légumes de saison issus de l’agriculture de proximité.

Jean-François Narbonne

Jean-François Narbonne

Jean-François Narbonne est l'un des experts de l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, professeur de Toxicologie, expert pour l’affaire du Chlordécone.

Il est par ailleurs professeur à l'Université de Bordeaux 1 et docteur en nutrition.

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En Europe, l’utilisation des pesticides diminue, les agriculteurs traitant de plus en plus en fonction d’indicateurs d’attaque. Il faut rester néanmoins vigilants car certains produits, notamment « discount » et provenant de pays aux « règlementations floues » et utilisant des substances interdites en Europe, contiennent encore trop de pesticides. Certaines circonstances peuvent toutefois être à l’origine de variations de concentration des pesticides : culture en serre qui augmente leur persistance, caprices de la météo avec un printemps très humide imposant de traiter pour sauver la récolte tandis qu’un printemps très sec réduit leur usage… Il faut également savoir que les résidus toxiques ne proviennent pas seulement des traitements en plein champ, mais aussi des fongicides et insecticides permettant stockage et transport beaucoup plus rémanents que ceux utilisés pour les cultures.

De plus en plus de pesticides détectés

Toutefois pour le Pr Jean-François Narbonne « On peut rassurer les consommateurs. Si on trouve de plus en plusde plus pesticides c’est parce que les progrès réalisés par les techniques analytiques en détectent de plus en plus, une seule analyse pouvant identifier jusqu’à 53 molécules différentes. L’important ce n’est pas le nombre de molécules identifiées, mais la concentration en pesticides d’un produit. Nos patients ne s’empoisonneront pas en mangeant les « 5 fruits et légumes» recommandés par le PNNS ; les bénéfices ont été évalués sur des études épidémiologiques menées chez des gens consommant les produits de l’agriculture conventionnelle et n’auraient pas été mis en évidence si les pesticides avaient été délétères. Un autre grand mensonge à démonter consiste à rapporter aux contaminants d’aujourd’hui l’augmentation des cancers et de la stérilité, du moins chez les consommateurs, le problème étant différents chez les utilisateurs de pesticides » poursuit le toxicologue. «On ne peut ignorer les délais entre exposition et apparition de la maladie, et on paie aujourd’hui l’utilisation massive il y a 40 ans de produits organo-chlorés et de certains produits industriels aujourd’hui interdits ».   

D’après un entretien avec le Pr Jean- François Narbonne, du Laboratoire de Physico- et Toxico-Chimie de l'Environnement (Bordeaux), expert à l’AFSSA. Son dernier livre « Sang pour sang toxique » vient de paraître aux Editions Thierry Souccar.

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